C’est donc une fatalité !
A chaque fois que les intempéries s’abattent sur notre pays, nos villes et villages plongent dans le désarroi.
Même Alger, la capitale, n’est pas à l’abri de la moindre pluie et d’un quelconque orage.
Nos citoyens ont appris encore cette vérité amère lorsque des fortes pluies se sont abattues lundi dernier sur le centre du pays.
De Djelfa à Tipasa en passant par Alger, des routes ont été bloquées, le trafic routier perturbé et des maisons inondées.
Ces pluies diluviennes ont encore une fois dévoilé les tares des autorités qui, en dépit des bulletins météo spéciaux (BMS) rendus publics plusieurs jours auparavant, n’ont fait preuve d’aucune vigilance.
Et pour cause, force a été de constater que les avaloirs n’ont pas été nettoyés et que les canalisations de récupération de l’eau de pluie n’ont même pas été aménagées.
Une grave négligence, dont devront répondre les élus et les responsables de la wilaya, et qui a entraîné des conséquences dangereuses sur la sécurité des citoyens.
C’est dans ce contexte que la route nationale 11 de Mazafran est rendue difficile à la circulation suite à la stagnation des eaux sur la chaussée.
La même situation prévalait sur la rocade sud où, par endroits, au niveau des Sources et de Ben Aknoun notamment, l’autoroute a été complètement inondée.
Les citoyens ont également été terrifiés au vu des flots boueux qui inondaient les abords de la route à Hussein Dey et El Annasser.
A l’ouest de la capitale, la situation était également dramatique notamment sur la route qui relie Baïnem à Aïn Benian où les automobilistes sont restés bloqués par des éboulements de terrain jusqu’à 20h.
Fort heureusement, la mobilisation des éléments de la Protection civile et l’aide des citoyens ont permis d’éviter le pire sur ce tronçon très emprunté.
Selon les habitants de la région, les atteintes portées à la forêt de Baïnem sont pour beaucoup dans les éboulements et les éboulis de pente.
En revanche à Rouiba, les habitants des chalets ont manifesté leur colère suite à l’inondation de leurs demeures.
En bloquant une route nationale jusqu’au bout de la nuit, ils entendaient protester contre le retard des secours et la non-assistance des autorités locales.
Mais, audelà de Rouiba, la colère bouillonnait dans les esprits de tous les habitants de la capitale, lesquels ne comprenaient pas pourquoi Alger n’est pas dotée jusqu’à aujourd’hui d’un réseau convenable d’assainissement et d’évacuation des eaux pluviales !
En conséquence, la Protection civile a constaté des infiltrations des eaux pluviales à l’intérieur de plusieurs habitations au centre-ville de la commune de Zéralda où des fissurations de quelques murs d’habitations précaires sont signalées.
Dans la commune de la Casbah, il est fait état de l’effondrement partiel d’un faux plafond et de l’infiltration des eaux à l’intérieur d’une vieille habitation sise 17, rue des frères Racem.
D’autre part, il est à signaler que plusieurs opérations d’épuisement des eaux se sont poursuivies jusqu’à hier à travers pas moins de 28 points dans les différentes localités de la wilaya d’Alger.
Dans la wilaya de Tipasa, touchée elle aussi de plein fouet par les fortes pluies, la Protection civile nous a fait savoir que des infiltrations des eaux pluviales à l’intérieur de plusieurs habitations sont constatées dans les localités des communes de Bousmaïl, Aïn Tagourait, Bouharoun, Khemisti, Douaouda, Fouka, Kolea et Hameur El Aïn.
Concernant le trafic routier, il a été rétabli hier sur les principaux axes routiers touchés par les pluies diluviennes.
La circulation est restée toutefois «difficile» au niveau de la commune de Bou Haroun en raison de l’amoncellement de boue sur les bas-côtés de ce tronçon de la RN 11.
Les travaux sont toujours en cours pour dégager la voie.
Il faut savoir que les tronçons les plus touchés par le déversement de torrents de boue sont situés sur la RN 11, à savoir celui qui relie Bou Haroun à Aïn Tagourait et un autre sur la RN 67 au niveau du pont qui mène à la commune d’Attatba où la circulation a été déviée lundi soir vers les CW 108 et 109.
Signalons enfin qu’une personne a été emportée par les eaux en furie dans la localité de Oued Khir (Mostaganem) et est portée disparue.
Les opérations de recherche entamées par les équipes de secours et d’intervention de la Protection civile depuis lundi soir sont toujours en cours pour retrouver le corps de la victime.
A ce propos, rappelons qu’au moins trois personnes ont trouvé la mort, lundi à Tiaret et Mostaganem, emportées par les eaux des pluies diluviennes, a annoncé la Protection civile en dressant un état des lieux des plus alarmants.
Abderrahmane Semmar