Attendu pour livrer des chiffres officiels sur son secteur, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a donné une véritable conférence sur la nécessité du développement du monde rural pour assurer un développement équitable et durable du pays.
Pour Benaïssa, le monde rural est « l’avenir » étant donné « les capacités dont il recèle » pour assurer un « développement cohérent et harmonieux » de l’Algérie. Le ministre a affirmé la disponibilité de son département à accompagner tous ceux qui souhaitent prendre part au développement du monde rural et à y créer de la richesse.
« Nous voulons un développement de bas en haut, mené par des acteurs sur le terrain qui seront accompagnés par l’administration. C’est à cette dernière de s’adapter et non pas l’inverse », dira-t-il encore. Il insiste sur la notion « d’accompagnement » et non pas « d’aide » de la part de l’Etat. « Nous ne donnons pas d’ordre, nous voulons juste accompagner et libérer les énergies », affirme le ministre.
Par ailleurs, interrogé sur les « achats massifs » de blé (estimés à 1,2 million de tonne) effectués par l’Algérie, Rachid Benaïssa affirme que ces commandes « ne sont pas massifs du tout », expliquant que l’importation pour la constitution de « stocks d’intervention » n’est pas une nouveauté. Au sujet de la filière sucre, Benaïssa a expliqué que des expériences non concluantes de production de betterave sucrière, effectuées par le passé, notamment à Guelma et Khemis Miliana, ne devraient pas nous faire abandonner l’idée de développer cette filière, ne serait-ce que pour « maîtriser la technologie » et acquérir le savoir-faire. Interpellé sur la question du climat en Algérie qui ne serait pas favorable à cette culture, le ministre cite le cas du Maroc, au climat identique à l’Algérie, et qui produit de la betterave sucrière, et a quand même pu maîtriser la technologie.
Sur la question des problèmes récurrents de disponibilité du lait en sachet, Rachid Benaïssa refuse de parler de « crise », considérant qu’il y a eu « un dysfonctionnement ». elon les explications avancées hier, « lorsque les cours de la poudre de lait ont augmenté sur le marché international, certains intervenants privés ont cessé d’en importer, ce qui a réduit les quantités disponibles pour la production de lait en sachet pendant un certain temps, le temps de remédier à ces carences ». Le ministre de l’Agriculture a rassuré que ce genre de dysfonctionnements ne devrait plus avoir lieu après la création du Conseil interprofessionnel du lait (CIL), comme cela a été fait pour la filière céréales (CIC), qui sera suivi par la mise en place de 9 Conseils régionaux (CRL).
En résumé, Benaïssa explique que les objectifs pour la filière lait sont au nombre de deux : maintenir la subvention du litre de lait en sachet et soutenir les transformateurs à recourir à l’achat du lait de vache pour leur production. Selon lui, cette démarche a déjà enclenché des « réactions positives » auprès de certains producteurs qui ont financé l’achat de vaches laitières pour des éleveurs et qui s’assurent le remboursement en lait. Il cite également des tentatives d’amélioration de l’alimentation du bétail à travers la production de maïs fourrager.
M. Mehdi