Alors que la saison du Hadj démarrera, cette année, en plein pic de la pandémie de la grippe porcine, les autorités algériennes ne veulent pas entendre parler du report de ce rendez-vous.
Sans être prolixe, M.Adda Fellahi, responsable de la communication au département de Ghlamallah a déclaré que « le report ou encore l’annulation des rites du Hadj cette année pour cause de la non-réception du vaccin contre le vaccin H1N1 avant les délais n’est pas à l’ordre du jour ».
En d’autres termes, le premier groupe de pèlerins se rendra à La Mecque le 2 novembre même si le vaccin n’est pas disponible.
Allant plus loin, ce responsable a souligné que « même le ministère de la Santé n’a pas indiqué le nombre de doses qui seront réservées pour la vaccination des pèlerins ».
Pour ce responsable, la situation ne prête pas à l’inquiétude « puisqu’elle ne concerne pas uniquement l’Algérie, mais tous les pays qui prendront part au Hadj », considéré comme étant le plus grand rassemblement des nations.
Jusqu’à présent, peu d’informations circulent sur les quantités de vaccins qui seront disponibles et qui des enfants, des femmes enceintes et des pèlerins seront vaccinés après les corps constitués.
Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et celui des Affaires religieuses et des Wakfs, de leur côté, observent un silence intrigant.
Les autorité saoudiennes, elles, demandent à tous les pèlerins de se faire vacciner contre le virus de la grippe saisonnière et celui de la grippe porcine avant d’effectuer le Hadj.
Mais comment est-ce possible alors qu’en Algérie on annonce que le vaccin saisonnier n’a pas été importé alors que la réception de celui contre le H1N1 n’est pas annoncée pour demain ?
D’autant plus que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué, dernièrement, de ne pas recommander l’utilisation d’anti-viraux, et notamment le Tamiflu, à titre préventif contre le H1N1.
Et cela après avoir constaté des cas de résistance suite à des usages prophylactiques.
Cependant, l’ambiguïté subsiste et de nombreuses questions non moins importantes les unes que les autres demeurent sans réponses.
Il suffit de surfer sur des sites sociaux pour constater que cette question occupe sérieusement les esprits d’un grand nombre de citoyens.
Une partie de ces derniers s’interroge sur l’existence ou non d’un système de vaccination collective.
Alors que beaucoup d’autres se demandent si l’OMS n’a pas un quelconque pouvoir pour annuler l’accomplissement du Hadj et de la Omra cette année.
Ou encore, si l’Arabie Saoudite, pays hôte des pèlerins, est en position de prendre les mesures de prévention et de lutte efficaces qui s’imposent en pareille situation.
Voulant en savoir plus, toutes les tentatives pour joindre les responsables des secteurs de la santé et des affaires religieuses se sont avérées infructueuses.
Autant dire que les citoyens ne sont pas au bout du tunnel. L’annonce, mardi, du décès de trois personnes en Arabie Saoudite infectées par le virus H1N1 de la grippe porcine n’est pas pour rassurer les quelque quatre millions de pèlerins qui afflueront à La Mecque des différentes contrées du monde.
Bien que le nombre de cas mortels dans ce pays a atteint les 29, le ministère saoudien de la Santé ne cesse de ressasser qu’aucune forme sévère ou mortelle de la pandémie n’a été enregistrée parmi les millions de fidèles ayant accompli la Omra durant le mois de Ramadhan qui s’est achevé le 20 septembre.
Selon lui, seules 26 contaminations ont été enregistrées parmi les pèlerins durant ce rite religieux.
« Le ministère continue de suivre attentivement la situation en procédant à une surveillance épidémiologique et des analyses de laboratoire pour les cas suspects », a-t-il ajouté dans un communiqué parvenu à l’agence de presse saoudienne SPA.
Dans un pareil décor, les spécialistes de la santé clament haut et fort que, désormais, le vaccin est le seul barrage pour stopper la propagation de la grippe porcine dans le monde.
MERIAM SADAT
