Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a invité dimanche à Alger les opérateurs économiques en Algérie et en France à saisir les « immenses opportunités d’affaires que recèle l’économie algérienne », engagée depuis 2014 dans un processus de mutation et de diversification.
Intervenant lors de la 3ème session du Comité intergouvernemental algéro-français de haut niveau (CIHN), M. Sellal a estimé que le Forum économique algéro-français, tenu en marge de cette réunion, va dans ce sens de « rapprochement des opérateurs publics et privés des deux pays, dans le cadre d’un partenariat mutuellement bénéfique », invitant ces opérateurs à « saisir les immenses opportunités d’affaires que recèle l’économie algérienne ».
Il a relevé que l’Algérie, qui s’est engagée depuis 2014, dans un processus de mutation et de diversification de son économie, de l’exploitation des matières premières vers la production de biens et de services, « compte sur l’appui et l’accompagnement de ses partenaires traditionnels afin de réussir cette phase importante de son développement socio-économique ».
Le Premier ministre a qualifié cette 3ème session du CIHN de nouvelle étape dans la voie que se sont tracés les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande pour « bâtir un partenariat stratégique et une coopération mutuellement bénéfique, forte et pérenne, au bénéficie de nos deux pays si proches par les multiples liens qui les unissent ».
Il a noté dans ce contexte que les relations bilatérales sont appelées à se développer davantage avec la conclusion d’un nombre appréciable de nouveaux accords de nature institutionnelle et économique.
M. Sellal s’est réjoui que le dialogue politique entre les deux pays en cette dernière période, « s’est considérablement consolidé » et des « avancées notables » sont enregistrées dans de nombreux domaines, notamment en ce qui concerne la mobilité avec la signature de l’accord relatif à l’échange des jeunes actifs qui permet à des diplômés d’acquérir une expérience professionnelle dans les entreprises et institutions des deux pays.
Il a noté cependant que « du chemin reste à faire » pour élaborer des instruments juridiques à même de faciliter davantage la circulation des personnes entre l’Algérie et la France. Il s’est félicité dans ce cadre que « la centralité
de l’éléments humain » dans les relations bilatérales a été renforcée par les échanges réguliers entre établissements universitaires.
Il a également exprimé sa satisfaction que les caisses de sécurité sociale ont « apuré définitivement » les dossiers de contentieux pendants et peuvent désormais envisager leur coopération future dans un « cadre clair et assaini ».
Il y a lieu aussi de se féliciter, a-t-il dit, de la régularité des échanges et des réunions du groupe de travail mixte sur le dossier des archives. « La restitution de quelques documents et l’instauration d’une coopération dans le domaine archivistique, constituent des résultats encourageants qui seront suivis, nous l’espérons d’autres plus significatifs », a-t-il ajouté.
« Ces actions s’inscrivent dans notre démarche de regarder le passé commun de manière lucide, apaisée et dans le respect mutuel », a-t-il affirmé.
La tenue de la première réunion des points focaux sur la question des disparus algériens et français durant la guerre de libération nationale, a été de la même manière relevée avec satisfaction par M. Sellal.
Pour ce qui est de la question des essais nucléaires, « extrêmement sensible pour notre peuple », a dit le Premier ministre, « nous avons exprimé le souhait de formaliser des accords entre nos deux gouvernements pour la prise en charge des victimes innocentes des irradiations et pour la dépollution totale et la réhabilitation définitive des sites afin de sauvegarder la santé des populations et préserver l’environnement ».
Œuvrer ensemble pour la paix et la stabilité au Sahel
Abordant la question du terrorisme, M. Sellal a exprimé la condamnation « ferme et totale » par l’Algérie de l’action terroriste partout où elle se manifeste dans le monde.
Il a rappelé que l’Algérie a toujours appelé à la coordination et à l’entraide internationale dans la lutte contre le terrorisme par la coordination policière et judiciaire, l’assèchement de ses sources de financement et la lutte implacable contre les trafics d’armes et de drogues ainsi que le phénomène de traite d’êtres humains.
Evoquant, par ailleurs, la problématique migratoire, M. Sellal a indiqué qu’elle est gérée par l’Algérie dans le cadre du respect du droit humain. « Nous estimons que la crise des réfugiés ne peut trouver d’issue sans la prise en charge de ses causes profondes en particulier, les conflits armés et l’absence de développement », a-t-il précisé.
A propos de la situation et Mali et au Sahel, le Premier ministre a soutenu que l’Algérie et la France « continuent d’œuvrer ensemble » pour y ramener la paix et la stabilité.
Il a ajouté que l’accord d’Alger requiert un « engagement international continu et ferme, notamment pour encourager la réconciliation nationale et le dialogue politique, pour lutter contre le terrorisme et la criminalité et pour renforcer les efforts de développement menés dans le cadre du plan de redressement du Nord du pays ».
Sur la crise libyenne, M. Sellal a prévenu qu’elle fait peser des « menaces graves sur la sécurité régionale et internationale ». « Nous restons attachés à une solution politique qui préserve la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de ce pays voisin, comme nous apportons notre soutien à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale à Tripoli », a-t-il poursuivi.
M. Sellal a tenu, en outre, à rappeler, avec « insistance », le drame que vit le peuple sahraoui empêché depuis plus de quarante années de décider librement de son destin.
« L’Algérie, à l’instar de la majorité de la communauté internationale, soutient un règlement juste et durable de ce conflit, basé, sur une solution politique mutuellement acceptable devant permettre à ce peuple d’exercer son droit à l’autodétermination, conformément aux résolutions de l’Union africaine ainsi qu’aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies », a-t-il affirmé.