Algérie-France : Raffarin reçu par le Président Bouteflika

Algérie-France : Raffarin reçu par le Président Bouteflika
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Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a reçu hier à Alger l’envoyé spécial français, M. Jean-Pierre Raffarin.

L’audience s’est déroulée à la résidence d’Etat El Mufti, en présence de M. Mourad Medleci, ministre des Affaires étrangères, et de M. Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de l’Investissement.

L’envoyé spécial français :

“L’Algérie et la France déterminées à faire de l’emploi leur priorité économique”

L’envoyé spécial français, M. Jean-Pierre Raffarin, a salué hier, à Alger la détermination de l’Algérie et de la France à faire de l’emploi la priorité de leurs économies.

« Je me réjouis de la détermination commune à faire de l’emploi la priorité de nos économies », a déclaré M. Raffarin à la presse à l’issue d’une audience que lui a accordée le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.

L’envoyé spécial français a indiqué avoir procédé avec le Président Bouteflika à un « tour d’horizon » des projets de coopération que les deux pays souhaitent développer.

« Nous avons fait le tour des différents dossiers et je suis très heureux de voir le soutien du Chef de l’Etat à ces dossiers économiques et sociaux tournés vers la première des attentes de l’opinion publique qui est l’emploi », a-t-il ajouté.

« Nous avons des perspectives de plus de 20.000 emplois et chaque dossier a sa spécificité », a-t-il dit, précisant qu’il y a des dossiers de court terme, moyen terme et long terme.

« Nous avons passé attentivement au peigne fin chacun des dossiers » de la coopération bilatérale, a indiqué M. Raffarin, rappelant qu’il est actuellement à mi-chemin de sa mission qui s’achèvera le 31 mai avec le « grand forum des PME ».

Il a relevé que, depuis le mois de novembre dernier, « près de 50% des dossiers » ont été réglés, ajoutant qu’il est « confiant » pour le reste.

S’agissant de la mission qui lui a été confiée, l’envoyé spécial français a indiqué avoir œuvré à réaliser un travail « de fond et non pas occasionnel ».

« Mon objectif est de faire en sorte que les PME, qui vont être rassemblées fin mai, aient confiance dans leurs potentialités de développement et leurs projets », a-t-il poursuivi.

« C’est pour cela que nous voulons régler un certain nombre de problèmes d’ici fin mai de manière à ce qu’elles puissent (les entreprises) avoir confiance en les perspectives économiques », a-t-il expliqué, donnant l’exemple de dossiers, à l’instar du métro d’Alger, qui ont « toute leur importance pour les deux parties ».

Plus de 20.000 emplois attendus des projets de partenariat algéro-français

Les projets de partenariat algéro-français dans plusieurs domaines sont « bien avancés » et leur concrétisation prochaine permettrait la création de plus de 20.000 emplois, ont affirmé hier à Alger le ministre de l’Industrie, de la PME et de l’Investissement, Mohamed Benmeradi, et l’envoyé spécial français, Jean-Pierre Raffarin. « Les discussions autour des projets de partenariat algéro-français relevant des secteurs comme l’énergie, l’automobile, les matériaux de construction et l’industrie pharmaceutique, avancent bien et beaucoup de difficultés ont été levées », ont souligné MM. Benmeradi et Raffarin, lors d’un point de presse commun à l’issue d’une séance de travail regroupant des opérateurs économiques des deux pays.

« L’aboutissement de ces discussions permettrait la création de plus de 20.000 emplois directs et indirects », ont-ils précisé.

Parmi les projets discutés lors de cette seconde visite en Algérie de M. Raffarin, il y a notamment celui entre le groupe pétrolier français  »Total’ et le groupe  »Sonatrach », avait annoncé samedi M. Benmeradi à l’APS.

Ce projet porte sur la création d’une usine de vapocraquage d’éthane dans la zone industrielle d’Arzew (Oran), en plus d’un projet pour l’implantation en Algérie d’une deuxième usine de fabrication de médicaments du français Sanofi-Aventis.

Les deux parties ont également discuté du projet de renforcement de la présence en Algérie du cimentier Lafarge, qui veut porter sa production, de ciment en Algérie à 2 millions de tonnes/an.

M. Benmeradi avait évoqué, par ailleurs, un accord entre le groupe agroalimentaire  »Bretagne International » et l’Institut technique des élevages (ITE) pour le développement de la filière laitière en Algérie.

Enfin, le ministre avait également parlé du projet du constructeur français Renault pour l’installation en Algérie d’une usine de fabrication de véhicules, ainsi que le partenariat entre le français Alstom et Ferrovial pour la construction d’une unité de fabrication de rames de tramways à Annaba.

Automobile : Les sous-traitants algériens capables de participer aux projets de partenariat

De nombreuses entreprises nationales de sous-traitance sont capables de participer à la fabrication de véhicules en Algérie dans le cadre de projets de partenariat comme celui du groupe français Renault, a affirmé hier, à Alger le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi.

« Nous avons des possibilités dans le verre, le pneumatique, la plasturgie et dans beaucoup d’autres domaines. Nous pensons qu’il existe de nombreuses entreprises algériennes capables d’être intégrées dans des projets comme celui de Renault qui avance très bien », a-t-il souligné lors d’un point de presse commun avec l’envoyé spécial français, M. Jean-Pierre Raffarin.

M. Benmeradi a fait savoir, dans ce contexte, que les autorités algériennes avaient proposé l’intégration dans ce projet d’une cinquantaine d’entreprises de sous-traitance ayant bénéficié de programmes de mise à niveau.

« Nous avons proposé ce matin même à Renault une liste de 50 entreprises de sous-traitance dont la mise à niveau est déjà engagée par l’Etat », a-t-il précisé.

A une question sur l’avancement des discussions sur l’implantation en Algérie d’une usine pour fabriquer des véhicules Renault, le ministre a expliqué : « Nous avions eu une première proposition de Renault comprenant un niveau de production et d’intégration ainsi que des règles de commercialisation. Nous avons fait une contre proposition comprenant notamment une production de 100.000 véhicules par an de plusieurs modèles et un taux d’intégration minimum de 50% sur cinq ans ».

« Je n’ai pas ressenti du tout que Renault rejetait cette offre. Ce groupe n’a pas montré qu’il était en Algérie pour vendre ses produits mais qu’il était prêt avec nous de monter une industrie automobile », a-t-il ajouté.

Concernant les résultats obtenus par la mise en place d’un comité ad hoc algéro-français pour « booster » les relations économiques des deux pays, M. Benmeradi a estimé que ce mécanisme qu’il préside lui-même au côté de M.Raffarin a permis notamment de « mettre la pression sur les administrations et les entreprises des deux pays pour faire avancer l’examen des dossiers relatifs aux projets de partenariat ».

A une question sur l’existence de « blocages » qui entraveraient les discussions autour des projets de partenariat inscrits dans l’ordre du jour de ce comité, le ministre a indiqué qu’ »il n’y en a aucun et que les discussions ont bien avancé sur les projets de partenariat notamment dans les filières ciment, pétrochimie et industrie automobile. Nous avons mis à profit ces trois derniers mois pour affiner nos propositions ».

« Nous avons une liste de 10 dossiers. Il y a beaucoup de dossiers qui ont avancé comme ceux d’Aventis, de Cristal Union (usine de sucre), ou la filière lait. Nous avons beaucoup de dossiers qui sont aujourd’hui sur le terrain et les accords ont été conclus », a-t-il ajouté, relevant cependant que « nous avons certains dossiers sur lesquels nous avons des difficultés conjoncturelles et sur lesquels nous travaillons ».

« Mais fondamentalement, les grands projets comme le métro d’Alger avancent. Il y avait un contentieux entre les deux parties et nous avions convenu d’une médiation qui est d’ailleurs en place », a souligné M. Benmeradi, selon lequel « la partie algérienne a payé une partie des factures qui était en instance et le travail des médiateurs a commencé ».

« Le 28 février le travail de médiation sera terminé et présenté. Je pense que les dossiers avancent le plus normalement du monde », a-t-il affirmé.

Pour le ciment, les projets du français Lafarge sont en train d’être discutés et un atelier regroupe en ce moment des représentants de ce groupe et ceux du groupe public algérien du ciment (GICA).

S’agissant de sa séance de travail avec M. Raffarin, le ministre algérien a indiqué avoir relevé « un excellent climat », précisant que des ateliers se déroulent toujours entre opérateurs algériens et français.

Selon lui, « de bonnes perspectives s’offrent à nous pour pouvoir aboutir à des projets très importants et présentant des avantages pour nos partenaires ».

Interrogé sur le climat des affaires en Algérie, le ministre a affirmé que « l’Algérie n’a pas l’intention de bloquer l’investissement étranger, au contraire elle fait appel à lui mais nous souhaitons que cela se fasse dans le cadre de partenariats pour que l’économie nationale puisse en tirer profit ».

De son côté, M. Raffarin a affirmé que sa mission à Alger, la deuxième après celle effectuée en novembre dernier, a pour premier objectif de faire participer les opérateurs de son pays au développement socioéconomique de l’Algérie.

« Notre objectif est de participer au développement économique et social de l’Algérie, et quand nous parlons de projets nous parlons naturellement d’emplois, puisqu’au total des projets actuellement à l’étude, il y a plus de 20.000 emplois directs et indirects qui sont concernés », a dit M. Raffarin.

Il s’est dit  »confiant » quant à l’état des discussions entre les deux parties.  »Il y a un certain nombre de difficultés d’ores et déjà levées, des dossiers qui ont déjà abouti et d’autres sont en cours de discussions », souligne-t-il.

Selon lui, les discussions autour de Total, Renault et Lafarge sont  »très concrètes et sont pour le moment à mi-parcours ».

« Je tiens à afficher ma confiance dans la démarche engagée et le travail fait par les autorités algériennes pour faciliter cette coopération bilatérale », souligne M. Raffarin.

L’ancien Premier ministre français a, en outre, précisé que tous les dossiers de coopération évoqués lors de cette mission seront, une nouvelle fois, évalués à l’occasion d’une autre mission prévue les 30 et 31 mai prochain et qui aboutira à une rencontre algéro-française de PME.

 »L’échéance de mai ne peut être qu’une échéance d’étape, je pense que les discussions que nous avons eues doivent nous permettre de prolonger les différents projets au delà de l’échéance de mai et même au-delà de juillet car l’accord cadre se termine en juillet », a-t-il ajouté.

Interrogé sur le projet du métro d’Alger, M. Raffarin a expliqué que ce dossier  »important qui concerne directement la population ,est dans la bonne voie ».

 »Les travaux ont repris et les difficultés levées », a-t-il dit, souhaitant la réception du projet avant fin 2011.

Entretien avec M. Yousfi

Le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi a invité, hier, à Alger, les entreprises françaises à « s’engager dans un partenariat » pour le développement du programme algérien des énergies nouvelles et renouvelables (ENR), a indiqué le ministère dans un communiqué.

M.Yousfi qui a reçu l’envoyé spécial français, M. Jean-Pierre Raffarin, a présenté « l’ambitieux programme du développement des ENR », en insistant « sur la nécessité de la fabrication, localement, de certains équipements entrant dans le développement de ces énergies », a souligné le communiqué.

Les entretiens entre les deux parties ont porté également sur l’état d’avancement des projets entre les entreprises françaises et Sonatrach dans les domaines des hydrocarbures dans l’amont (exploration et développement) et dans l’aval (pétrochimie), selon la même source.

Les deux responsables ont abordé, par ailleurs, « le volet mines, essentiellement les carrières pour la fabrication du ciment », a ajouté la même source.