Le rapprochement entre l’Algérie et la France est devenu une exigence géopolitique. C’est là, la nouvelle approche développée par l’Etat français et exprimée, aujourd’hui à Alger, par M. Jean-Pierre Raffarin, à l’ouverture du Forum de partenariat Algérie-France. 4000 rendez-vous individuels entre les opérateurs des deux pays ont été programmés dans ce forum. Selon le ministre algérien du Commerce, les exportations françaises vers l’Algérie sont passées de 3 milliards de dollars en 2003, à 6 milliards en 2010.
Le forum d’affaire Algérie France a débuté ce matin à l’hôtel Hilton d’Alger avec la participation de 160 entreprises françaises et prés de 400 entreprises algériennes. Pas moins de 4000 rendez-vous individuels ont été programmés entre les opérateurs des deux rives de la méditerranée. «Avec un taux de réussite de 10 % c’est déjà 400 contrats», a fait remarquer M. Jean-Pierre Raffarin, chargé, depuis septembre 2010, par le président français d’aplanir les difficultés économiques avec l’Algérie.
Accompagné de Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, Raffarin est venu en ce troisième déplacement à Alger, porteur d’une nouvelle approche pour développer les relations entre les deux pays. Il s’agit désormais d’impératifs d’ordre « géopolitique, dans un contexte international caractérisé par une compétition entre continent ». Les deux pays vont servir de « trait d’union pour rapprocher l’Europe et l’Afrique », a expliqué Raffarin dans son allocution. « Il n y a pas d’Afrique sans l’Algérie et il n y a pas d’Europe sans la France », a-t-il déclaré en mettant l’index sur la montée des « pays émergent qui affirment leur puissance ». Raffarin s’est réjoui, par ailleurs, des avancées réalisées dans le traitement de la douzaine de dossiers économiques en suspens entre les deux pays. Il s’agit, entre autres, de l’usine Renault, le métro d’Alger et le cas Lafarge. « Nous avons vu des lignes bouger », a indiqué l’ancien premier ministre en parlant du travail qu’il a fait avec Benmeradi, le ministre algérien de l’Industrie de la PME et de la promotion de l’investissement, pour régler les différents économiques.
Quand les Chinois détruisent le mythe de la chasse gardée
Pierre Lellouche a indiqué, de son coté, que l’Algérie a besoin de visibilité et de bonne gouvernance pour moderniser son économie. Passé cette estocade, le secrétaire d’Etat français indiquera que son pays « subit une érosion de ses parts de marchés en Algérie ». La France détient actuellement 15 % des parts de marché en Algérie contre 25 % il y a 10 ans, a-t-il dit. Le « mythe de la chasse gardée est fini » a signalé Pierre Lelouche en notant que sur le marché algérien « la France est talonné par la Chine ». Le représentant du gouvernement français a attiré l’attention des opérateurs économiques de son pays sur les opportunités qu’offre le marché algérien. Il a cité, pour étayer son propos, les 286 milliards de dollars mobilisé par le gouvernement algérien à la réalisation du plan quinquennal 2010/2014. Effleurant la délicate question du règlement du passif historique entre les deux pays, Pierre Lellouche s’est tenue dans la limite de la position déjà exprimée par le président Sarkozy. « Ceux qui regardent dans le rétroviseur se trompent de direction », a estimé le secrétaire d’Etat.
Pour sa part Mustpaha Benbada, ministre algérien du Commerce a fait remarquer que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a doublé depuis 2003 mais les exportations algériennes vers la France n’ont pas évolué. Les importations de l’Algérie ont passé de 3 milliards de dollars en 2003 à 6 milliards en 2010, a indiqué Benbada. Mohamed Benmeradi , quant à lui, a axé son intervention, sur l’attractivité du marché algérien. Il a parlé notamment du retour de la paix civile et la restauration des équilibres macroéconomiques. L’Algérie dispose actuellement de 160 milliards de dollars de réserves de changes et d’un PIB de l’ordre 4000 dollars par habitant et par an, a indiqué Benmeradi.