Algérie-France : Pour une relation encore plus forte

Algérie-France : Pour une relation encore plus forte
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Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a reçu jeudi à Alger le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes de la France, M. Alain Juppé. L’audience s’est déroulée à la résidence Djenane El Mufti en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et du ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, M. Abdelkader Messahel.

Du côté français, le directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient, M. Paoli Patrice, et le conseiller au cabinet du ministre des AE, M. Kassianides Nicolas, ont pris part à cet entretien. M. Juppé était arrivé mercredi soir à Alger pour une visite de travail de deux jours en Algérie, à l’invitation de son homologue algérien.

Alain Juppé reçu par M. Ouyahia

Le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, a reçu le jour même le ministre d’Etat, ministre français des Affaires étrangères et européennes, M. Alain Juppé, indique un communiqué du cabinet de M. Ouyahia. L’audience s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, précise le communiqué

Le ministre français des AE : «Il n’y a plus de difficultés dans les relations entre l’Algérie et la France»

M. Alain Juppé, a affirmé qu’il n’y avait « plus de difficultés » dans les relations entre l’Algérie et la France. « J’ai évoqué avec le Président Bouteflika les sujets bilatéraux, mais rapidement puisqu’il n’y a plus de difficultés entre nous », a déclaré à la presse M. Juppé à l’issue de l’audience que lui a accordée le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.

Le chef de la diplomatie française a estimé que l’audience que lui a accordée le Président Bouteflika était déjà « une marque d’égard et le signe de relations excellentes que les Présidents des deux pays entretiennent ». « Nous sommes dans une période en étroite relation entre la France et l’Algérie. Donc, nous allons poursuivre dans ce sens », a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie française a indiqué, à ce sujet, qu’il avait proposé au Président Bouteflika la poursuite de la mission du conseiller du président Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin, pour continuer à travailler notamment sur les dossiers économiques. « M. Bouteflika a bien voulu me donner son accord », a-t-il fait savoir. Par ailleurs, M. Juppé a indiqué avoir eu des entretiens « très approfondis » avec le Chef de l’Etat sur « tous les grands dossiers régionaux ». Il s’agit, a-t-il dit, de la Libye mais aussi de « ce qu’on appelle le Printemps arabe ainsi que les relations avec le Maroc ». Il a également affirmé avoir présenté au Président Bouteflika l’ »initiative française de relance du processus de paix au Proche-Orient ».

A propos de…

L’indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires français :

La question de l’indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires français a été également évoquée par M. Medelci, qui a rappelé que la France avait adopté une loi pour indemniser les victimes de ces essais et « parmi lesquelles il y a beaucoup d’Algériens », a-t-il rappelé. Il a, dans ce contexte, fait savoir qu’un groupe de travail avait été installé pour préparer un projet de convention bilatérale concernant cette question.

Des archives de la période coloniale :

Il existe, a dit M. Juppé, un groupe de travail bilatéral qui « va mettre sur la table cette question litigieuse ».

Des questions liées à la mémoire commune entre les deux Etats :

S’agissant des questions liées à la mémoire commune entre les deux Etats, en particulier les problèmes ayant une relation avec la colonisation, M. Juppé a rappelé l’appréciation du président Nicolas Sarkozy sur la colonisation, en disant qu »‘elle avait un caractère injuste », et a fait savoir que l’attitude de repentance n’était pas « en débat » en France. « Nous ne sommes pas sur ce chemin », a-t-il soutenu à ce propos, ajoutant que « la situation est claire de part et d’autre ». « Nous sommes des hommes tournés vers l’avenir », a-t-il enchaîné.

Du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, en 2012 :

M. Juppé a encore indiqué, que lors de son entretien avec le Premier ministre algérien, M. Ahmed Ouyahia, à propos du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, en 2012, les deux parties « ont exprimé leur volonté commune de faire en sorte que les extrémistes des deux côtés ne ravivent pas inutilement les vieilles blessures ».

Sur le Moyen-Orient :

Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que les deux pays souhaitaient que cette question « puisse se développer et sortir de la situation de blocage » qui la caractérise. En résumé, M. Medelci a noté l’existence de « beaucoup de convergences » entre l’Algérie et la France concernant les questions internationales.

Relations algéro-marocaines :

Le ministre français a estimé qu’elles étaient dans une approche « constructive et positive », et a affirmé que son pays « ferait tout » pour aller dans ce sens et « instaurer un climat de confiance et d’amitié ». Il a exprimé, à ce sujet, sa satisfaction de constater que les autorités algériennes qu’il a rencontrées depuis son arrivée, mercredi soir, lui avaient assuré que la question du Sahara occidental n’influait pas sur la qualité des relations entre les deux pays maghrébins. « Il m’a été clairement indiqué que la question du Sahara occidental n’est pas de nature à nuire aux relations entre les deux pays » (Algérie et Maroc), a-t-il déclaré sur cette question.