Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi et l’ancien Premier ministre français et sénateur, chargé du suivi de la coopération économique entre l’Algérie et la France, M. Jean- Pierre Raffarin, ont exprimé, mercredi, à Paris, leur optimisme quant à l’assainissement de plusieurs dossiers de partenariat économique entre les deux pays. Lors d’un point de presse organisé dans la capitale française,
M. Benmeradi a indiqué que sa visite en France s’inscrit en droite ligne avec celles effectuées par
M. Raffarin, en Algérie et dans le cadre d’une feuille de route qui inclut une douzaine de dossiers d’investissements français “dont certains ont trouvé un règlement alors que d’autres nécessitent encore une mobilisation de part et d’autre pour les assainir”. Et d’ajouter que la partie algérienne continuera « à travailler pour établir un bilan à la faveur de la visite de M. Raffarin en Algérie, annoncée pour les 30 et 31 mai» précisant, que “globalement” les douze dossiers en question sont réglés à 90 %”.
Il a précisé, à ce titre que le dossier Sanofi Aventis qui a connu, au départ, des »contraintes et des difficultés à avancer est, «totalement réglé aujourd’hui”, et l’investissement est en voie de réalisation. Même cas pour l’investissement dans le verre et la chimie avec Saint Gobain et le groupe Lafarge qui “avait des difficultés d’avancement de ses projets et dont les conditions de transfert ont été contestées par la partie algérienne”. A propos de ce dernier, le ministre algérien indiquera que “grâce à M. Raffarin, le contentieux qui a été porté devant une juridiction, a été retiré par Lafarge et nous avons discuté en toute sérénité de ce dossier à la faveur de cette visite et aujourd’hui nous envisageons une coopération dans le cadre des règles 51/49 et des partenariats vont se nouer avec le groupe”. Concernant le dossier Renault dont l’investissement dépassera le milliard d’euros, M. Benmeradi a précisé que “l’Algérie n’envisage pas de réaliser une usine de montage” et que la vision algérienne porte sur le montage d’une filière dans l’automobile avec des pôles d’intégration supérieur à 50 %. “Renault a été très sensible à notre démarche et parallèlement à la chaîne de carrosserie, nous avons demandé que des parties importantes de la production industrielle, notamment de l’emboutissage soit pris en charge et notre demande a été acceptée, a-t-il affirmé dans ce sens. Néanmoins, des points sont encore en négociation et concernent les modalités de commercialisation et de distribution du produit de la joint-venture a déclaré
M. Benmeradi. “Pour l’instant, il n’y a pas encore d’accord entre l’Algérie et la France sur le dossier Renault, mais aussi très peu de points de divergences et lorsqu’un accord de confidentialité sera signé par les négociateurs algériens et ceux de Renault, des rounds de discussions seront engagés » notera le ministre.
Un processus qui “prendra du temps”, a-t-il poursuivi, affirmant, par ailleurs que l’Algérie a gardé confidentielles les négociations qu’elle a engagées avec des parties allemandes avec lesquelles des accords »importants » ont été signés pour la réalisation de 15.000 camions par la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) dans le cadre d’un joint-venture accordant à la partie algérienne 51 % du capital. Abordant le dossier de Total, dont l’investissement est estimé à quelque 5 milliards, le ministre précisera qu’aucun accord n’a été conclu avec ce groupe à ce jour “qui a demandé à être associé à l’étude sur l’approvisionnement en intrants” ajoutant que Sonatrach est sur le point de parachever une étude qui sera mise à la disposition du partenaire. Par ailleurs, et concernant le projet du métro d’Alger, il fera part de son “optimisme” en confirmant qu’il sera livrable avant la fin de l’année. M. Raffarin a, pour sa part, déclaré que le partenariat entre la France et l’Algérie sera soldé par la création de 30.000 emplois directs et plus de 100.000 postes indirects. “Notre objectif n’est pas le court terme mais de construire des stratégies industrielles pour partager la croissance”, a-t-il déclaré. Tout ne sera pas réglé, évidemment mais, un grand nombre de dossier a avancé de manière très significative”, selon le conférencier. En outre, M. Raffarin relèvera “la bonne volonté des autorités algériennes quant à l’avancement des dossiers de partenariat”.
Benmeradi rencontre la diaspora algérienne en France : Appel à contribution dans l’effort de développement du pays
Lors de sa visite de travail de deux jours, à Paris, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi a rencontré une partie de la diaspora algérienne en France dont des membres du Réseau des ingénieurs-consultants-experts franco-algériens (ICE). L’occasion a été donnée au ministre de rappeler à notre communauté établie dans ce pays, les «attentes du gouvernement en matière, notamment, de transfert de savoir-faire» lançant, en leur direction, un appel à contribution dans l’effort de développement du pays à travers l’accompagnement des réformes économiques et sociales engagées dans l’objectif de diversification de son économie.
Aussi, «l’Algérie demeure à l’écoute de ses enfants là où ils se trouvent et attend d’eux, une contribution effective à la reconstruction de l’économie nationale» dira le ministre qui insistera, à ce propos sur «l’apport de ces compétences en matière de formation, d’apprentissage, de partenariat dans la PME et dans les secteurs de la sous-traitance». Pour sa part, le Consul général d’Algérie à Paris, M. Rachid Ouali a affirmé qu’en perspective de l’avènement du Conseil consultatif de la communauté nationale à l’étranger, des efforts ont été déployés et ont abouti à la création de l’association des compétences à l’étranger».
La fondatrice d’ICE, a quant à elle fait part de la disponibilité du Réseau à contribuer à la création prochaine, à Alger, d’une école supérieure de commerce et de management en matière d’encadrement. Soulignant cet engagement des compétences algériennes au profit de leurs pairs,
M. Benmeradi annoncera sa disponibilité à rencontrer, en mai prochain, à Alger, des délégations des réseaux ICE et Réage (Réseau des étudiants algériens diplômés des grandes écoles françaises).