L’Algérie et la France ont convenu d’un commun accord de tenir la réunion de la Haute commission mixte de coopération bilatérale le 4 décembre prochain à Paris, a-t-on appris de source proche du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. La réunion de la Haute commission mixte a été décidée d’un commun accord entre les Premiers ministres des deux pays, Abdelmalek Sellal et Manuel Valls, lors de leur rencontre vendredi en fin d’après-midi à Toulon (sud-est de la France) sur le porte- avions Charles-de-Gaulle, en marge de la cérémonie commémorative du 70e anniversaire du débarquement en Provence, a-t-on précisé de même source.
Son ordre du jour n’a pas encore été rendu public. Les dossiers en suspens sont encore nombreux. Au-delà de l’aspect mémoriel et de l’histoire, les différends restent nombreux sur un tas de sujets qui empoisonnent les relations bilatérales.
Au niveau sécuritaire, même si les «deux parties se félicitent des avancées réalisées dans le dialogue sur la coopération en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme», la gestion des différents troubles au niveau régional et la part de responsabilité de la France dans le manque de stabilité de pays de la région posent problème. La logique du tout sécuritaire déployée par la France à chaque conflit dans la sous-région éloigne le dialogue politique entre les parties. Une position qui se trouve à l’opposée de celle que prône Alger.
Autre sujet qui pèse sur les relations algéro-françaises, la mobilité des Algériens en France et des Français en Algérie. Les contraintes bureaucratiques et la limitation du nombre de visas posent toujours problèmes. «Les deux parties étudieront, dans le cadre de leur législations respectives, les possibilités permettant à des jeunes, déjà engagés dans la vie active, d’approfondir leurs connaissances professionnelles, linguistiques et culturelles grâce à la circulation entre les deux pays et d’acquérir par une expérience de travail dans une entreprise implantée en France ou en Algérie, des gains de compétences de nature à améliorer leur perspective de carrière lors de leur retour dans leur pays d’origine», peut-on lire dans le communiqué ayant conclu la visite du Premier ministre français à Alger.
Le problème des «Chibanis» et de certains ressortissants français demeurés en Algérie après l’Indépendance et propriétaires légaux de biens immobiliers, dans l’exercice de leur droit de propriété, n’ont pas trouvé de solutions appropriées. Concernant la coopération en matière d’entraide judiciaire, des discussions sont toujours en cours, notamment concernant les enfants issus de mariages mixtes et dont les parents ont divorcé.
Le dossier des indemnisations des victimes des essais nucléaires français dans le Sahara algérien est toujours pendant. La partie française ne semble pas prête à mettre la main à la poche. La question des contentieux entre les hôpitaux français et la Cnas est devenue un problème récurrent. Souvent les deux parties n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les montants, objet de litige.
La coopération économique et commerciale n’arrive toujours pas à connaître un essor continu malgré les engagements des parties. Bien qu’en légère augmentation, notamment dans le domaine pharmaceutique, les investissements français en Algérie restent inférieurs à ceux dirigés vers les pays de la région. Ce sont là les problèmes auxquels devront s’attaquer les gouvernements Sellal et Valls pour pouvoir être à la hauteur de la déclaration d’Alger.
A. E.