Algérie – France : Les acteurs économiques veulent dissocier « business » et « politique »

Algérie – France : Les acteurs économiques veulent dissocier « business » et « politique »
Algérie – France

Alors que les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France traversent une période de turbulences, les acteurs économiques des deux pays ont choisi de maintenir le cap des échanges.

Hier s’est ouverte, au Centre international des conférences (CIC) d’Alger, une rencontre de deux jours organisée par la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF), marquant la première réunion industrielle bilatérale de l’année 2025.

Cette rencontre, qui se poursuit aujourd’hui, a rassemblé une vingtaine d’entreprises françaises et plus de 150 sociétés algériennes, dont des poids lourds comme des filiales de Sonatrach, la société textile Tayalet ou encore le groupe Madar.

Le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) était également représenté, témoignant de l’importance stratégique de cet événement.

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« Nous avons réussi à faire venir une vingtaine de sociétés françaises, dont des équipementiers et des producteurs de machines industrielles, notamment pour le secteur de l’énergie », se félicite Michel Bisac, président de la CCIAF.

Ces « intégrateurs », comme il les qualifie, sont venus explorer les opportunités d’investissement en Algérie, où les autorités misent sur la diversification industrielle et la réduction des importations.

Michel Bisac : « On continue à travailler comme d’habitude »

Malgré les frictions politiques récurrentes entre Paris et Alger, le climat des échanges a été décrit comme « excellent et propice aux affaires » par M. Bisac. « On continue à travailler comme d’habitude. Il faut qu’on avance sur le plan économique.

Il ne faut pas calquer les relations économiques sur le politique », a-t-il insisté, appelant à une dissociation entre les deux sphères.

Les premiers retours semblent encourageants : plusieurs rendez-vous d’affaires ont déjà été pris entre opérateurs français et algériens. Un signal positif alors que les échanges commerciaux entre les deux pays ont enregistré une baisse significative ces derniers mois.

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Selon Michel Bisac, les exportations françaises vers l’Algérie ont chuté de 21% au premier trimestre 2025, avant de se stabiliser à -18% sur les quatre premiers mois de l’année.

La France redevient premier client du GNL algérien en mai 2025

Dans ce contexte, un secteur résiste : l’énergie. En mai 2025, la France est redevenue le premier client du gaz naturel liquéfié (GNL) algérien, avec 0,258 million de tonnes achetées, soit 26,8% des exportations totales. Une hausse de 12,7% par rapport à avril, selon les données de l’Energy Research Unit (Washington).

Cette rencontre économique intervient deux semaines après la visite à Alger de Rodolphe Saadé, PDG du géant maritime CMA CGM, reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. Un signe que, malgré les tensions, les ponts économiques entre les deux rives de la Méditerranée restent ouverts.

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