Les élections législatives françaises s’invitent déjà en Algérie par la présence, à Alger, de la candidate des Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest.
Prévu pour le 6 mai prochain, le deuxième tour des élections présidentielles françaises cèderait tout de suite après la place aux élections législatives dont la tenue est prévue le 3 juin, pour ce qui est du premier tour, et le 17 du même mois pour le deuxième tour. L’Algérie est encore concernée par ces élections au moins parce qu’elle a 29.000 de leurs électeurs qui vivent sur son sol. Inscrits aux services consulaires français à Alger, ces électeurs, s’ils comptent parmi eux quelques Français, 95% d’entre eux sont essentiellement des Franco-Algériens ou ce qu’on appelle des binationaux.
Le Maroc compte 41.000 Franco-Marocains et la Tunisie, 20.000 Franco-Tunisiens.
Le Parti Radical de Gauche (PRG) s’associe dans ces élections législatives à Génération Ecologie (GE) pour présenter à cette catégorie d’électeurs évoluant au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, 11 candidates, donc rien que des femmes, dont trois Algériennes. C’est, nous dit une d’entre elles «au nom de la parité au sein de l’Assemblée que le parti a décidé de ne présenter que des femmes.» Mais c’est surtout, ajoute-elle, «parce que ce sont des mères de famille (sauf une qui a à peine 24 ans ndlr) qui font de l’action sociale leur combat quotidien.»
Notre interlocutrice est la candidate du PRG-GE pour le compte de la 9ème circonscription pour les législatives françaises de l’étranger. Elle annonce alors que «la direction nationale du PRG m’a fait le grand honneur et le grand bonheur de m’investir à la candidature pour l’élection législative des Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest.» Arrivée mardi soir à Alger, elle s’est tout de suite mise au travail, dès la matinée d’hier, et a fait un saut à la rédaction algéroise du journal pour nous délivrer les messages de sa mission électorale et en préciser les objectifs. Elle s’appelle Aïcha Guendouze, elle est née à Mantauban, dans, dit-elle, «le creuset humaniste et radical du sud-ouest de la France.»
Elle souhaiterait représenter les Français et les Franco-Algériens vivant en Algérie au sein de la future Assemblée française parce que, affirme-t-elle, «mes racines sont algériennes.» Aïcha Guendouze est, en effet, née d’un père de Sidi Bel-Abbès et d’une mère de Tiaret. «Revenue souvent auprès de la famille, je me sens Franco-Algérienne», assure-t-elle.
Responsable départementale du PRG, «ce vieux parti de Pierre Mendès France», Mme Guendouze est l’élue municipale déléguée aux séniors et aux handicapés de Creil, ville picarde riche, note-t-elle, de «72 nationalités avec une majorité marocaine mais une importante communauté algérienne.» Elle défend, dit-elle, «au quotidien les valeurs de la fraternité, de laïcité, de justice sociale et d’universalisme.» Militante de gauche qu’elle est, Aïcha n’oublie pas de noter que «je suis entièrement mobilisée pour la victoire de François Hollande aux présidentielles et faire le changement maintenant pour s’ouvrir un nouveau destin commun.»
«Toute ma vie, toutes mes vies, toutes mes aspirations, tous mes combats convergent dans ce défi formidable que je veux mener avec vous: représenter à l’Assemblée nationale les Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest.» Elle affirme qu’ «avec Fodé Sylla, mon suppléant, ancien président de SOS racisme, nous voulons porter auprès de vous, Franco-Algériens, Français vivant en Algérie mais aussi aux Algériens, une vision généreuse et universelle de la France à l’opposé de la France étriquée et xénophobe des Sarkozy-Guéant.»
Aïcha n’oublie pas que l’Algérie célèbre le 50ème anniversaire de son indépendance. «50 ans après la paix des armes, il est temps de décréter la paix des cœurs», acclame-t-elle. «J’aspire à m’investir totalement pour représenter ce trait d’union entre la France et l’Algérie ( )», soutient la candidate du PRG-GE.
C’est par ces vœux qu’Aïcha Guendouze débute sa campagne électorale à Alger où elle séjournera jusqu’au 2 mai. Elle reviendra le 14 du même mois pour se déplacer à Tiaret, en Kabylie et autres visites dans des lycées, des sociétés et des commerces où évoluent des Français et des binationaux. Elle reconnaît au maire de Creil son aide cruciale pour l’avoir aidée à répertorier ses électeurs. Elle leur promet de les rencontrer lors de la réception que l’ambassade de France à Alger organiserait en leur honneur, à la fin du mois de mai.