Le ministre français de l’Intérieur Claude Guéant, en visite aujourd’hui d’une journée en Algérie, a eu des mots très élogieux à l’égard des réformes politiques entreprises par l’Algérie sous l’impulsion du président Bouteflika.
M. Guéant – dont c’est la troisième visite en Algérie en l’espace d’une année – trouve, en effet, ces réformes « encourageantes ». Pour lui, elles vont apporter un « supplément de démocratie en Algérie ».
Ces propos positifs tenus à sa descente d’avion à l’aéroport international d’Alger allaient être confirmés quelques heures plus tard au sortir d’un entretien avec son homologue algérien, Daho Ould Kablia.
« Ces initiatives nombreuses vont dans le sens des préoccupations qui se sont manifestées dans la population algérienne », a souligné M. Guéant dans un point de presse.
Bien que la rencontre avec les journaliste fut très brève, l’envoyé spécial du président Sarkozy a dit l’essentiel : « J’ai été très impressionné je dois dire par la description que m’a faite le ministre de l’Intérieur de tous les textes qui ont été soit déjà adoptés, soit présentés au Parlement afin de donner un supplément de démocratie à l’Algérie. C’est profondément encourageant », a concédé Guéant.
Ces propos constituent incontestablement un appui franc et sans réserve de la France aux réformes politiques entreprises par Abdelaziz Bouteflika.
Claude Guéant – qui n’a pas forcément bonne presse en Algérie à cause de sa réputation d’ »anti-immigrés » – s’est cependant mêlé un peu les pinceaux en exprimant la « confiance » de la France envers les » révolutions arabes « . Pour lui, elles vont « vers plus de démocratie, vers plus de liberté ».
Un discours à la carte qui voudrait ménager le chou et la chèvre en ce sens que l’Algérie a eu droit à de bons points même si elle n’a pas été touchée par le printemps arabe que M Guéant dit apprécier.
C’est la première fois qu’un haut responsable français apporte un soutien aussi franc aux réformes politiques en Algérie. Mais le ministre de l’Intérieur qui prépare la compagne présidentielle de Sarkozy à l’international n’est certainement pas venu pour rien.
Espérant sans doute réussir un coup d’éclat diplomatique en obtenant la libération des six otages français détenus par AQMI, Guéant à tapé la bonne porte compte tenu du rôle crucial que pourrait jouer l’Algérie dans cette affaire.
Au-delà des préoccupations françaises, Ould Kablia a évoqué avec son invité des sujets « sujets difficiles » comme les visas avec la poursuite des discussions sur la révision des accords de 1968 et l’immigration. Claude Guéant a par ailleurs été reçu par le Premier ministre Ahmed Ouyahia avant de repartir en France.