Algérie-France : Délivrance de visas aux ressortissants algériens

Algérie-France : Délivrance de visas aux ressortissants algériens

M. Benatallah : “Des solutions convenables pour les deux parties”

Le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale établie à l’étranger, M. Halim Benatallah, a affirmé hier que les discussions sont toujours en cours avec la partie française pour dégager des solutions aux problèmes liés à la délivrance de visas aux ressortissants algériens.

« Il y a un cadre de négociation, et les discussions, interrompues pendant plusieurs mois, ont repris le 24 janvier dernier. Ce sont des discussions techniques qui incluent le problème de visas de court et de long séjours pour tenter de dégager des solutions qui conviennent aux deux parties », a déclaré M. Benatallah à la Chaîne III de la Radio nationale, depuis Berlin où il effectue une visite de travail en Allemagne. « La partie française est d’accord pour qu’aucun aspect ne soit exclu, y compris cet élément (de visas) qui est d’importance pour nous », a-t-il ajouté.

Au sujet de l’accord de 1968, M. Benattalah a indiqué qu’il sera question dans ces discussions d’un quatrième avenant de cet accord, incluant une série de problèmes liés, entre autres, aux visas court et long séjours, à l’emploi, aux retraités et à la Kafala. S’agissant des autres pays de l’espace Schengen, M. Benattalah a fait état d’une offre « intéressante » de la part de l’Espagne concernant les facilitations d’obtention de visas pour les ressortissants algériens.

« Le gouvernement espagnol nous a fait une offre qui nous a paru intéressante et nous avons convenu de commencer les discussions exploratoires pour examiner la viabilité de cette offre », a-t-il expliqué, précisant que « si les conditions sont bonnes, nous entamerons les négociations ».

Concernant sa visite en Allemagne, M. Benatallah a indiqué avoir rencontré les représentants de la communauté algérienne établie à Bonn et Berlin, soulignant que « le défi qui s’impose aujourd’hui est de bâtir une relation de confiance durable et renforcer le lien affectif entre les membres de la communauté nationale à l’étranger et leur pays d’origine ».

Interrogé, d’autre part, sur la question du droit à l’héritage pour les Algériens établis en Syrie, le secrétaire d’Etat a indiqué que les autorités de ce pays ont adopté une loi levant cette contrainte, précisant que cette loi ne s’applique pas uniquement aux Algériens, mais qu’elle a une portée générale.

« Les Algériens qui n’ont pas la nationalité syrienne, vont pouvoir en bénéficier et vont avoir droit à l’héritage », a-t-il ajouté.

Auparavant, cette procédure était applicable aux ressortissants étrangers mariés à des Syriennes.

M. Benatallah s’entretient à Berlin sur les procédures de facilitation d’octroi de visas

Intégrer la dimension humaine

Le secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger, M. Halim Benattalah, a examiné hier, à Berlin avec le secrétaire d’Etat au ministère fédéral allemand de l’Intérieur, M. Klaus Dieter Fritsch, plusieurs dossiers, dont celui de facilitation d’octroi de visas aux ressortissants des deux pays.

Les deux parties ont également examiné, en présence de l’ambassadeur d’Algérie à Berlin, M. Madjid Bouguerra, les conditions d’établissement des ressortissants algériens en Allemagne et l’application de l’accord de réadmission de 1997. M. Benatallah, qui effectue une visite de travail en Allemagne, s’est félicité du « développement substantiel » de la coopération et des échanges entre les deux pays, au lendemain de la visite du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Il a souhaité que les deux parties « mettent à profit cette dynamique pour intégrer la dimension humaine dans les relations entre les deux pays ». M. Fritsch a marqué, à cet effet, sa disponibilité à examiner les mesures de facilitation des procédures d’octroi de visas aux ressortissants des deux pays, annonçant par la même occasion, la décision du gouvernement fédéral d’adopter, avant la fin de l’année, une loi qui prendra en charge la question de la reconnaissance des diplômes. Le responsables allemand a également annoncé le lancement de négociation d’un accord bilatéral en matière de sécurité sociale. Il a, par ailleurs, exprimé la satisfaction de son pays par rapport à la « bonne intégration » de la communauté algérienne en Allemagne et de « la manière avec laquelle l’accord de réadmission est appliqué par les deux parties ».

Phénomène de “harraga” : L’attitude de certains parents à l’index

M. Halim Benatallah, a déploré hier l’attitude de certains parents qui « exportent » leurs enfants mineurs dans des embarcations de harraga (émigration clandestine).

« Il y a un phénomène nouveau que nous avons découvert selon des témoignages apportés par notre communauté en Espagne et cela est assez navrant », a déclaré à la chaîne III de la Radio nationale M. Benatallah, joint depuis Berlin (Allemagne) où il effectue une visite de travail. « Il y a beaucoup de parents chez nous qui ont tendance à exporter leurs enfants mineurs dans des embarcations de harraga. Cela est tout à fait déplorable », a-t-il regretté.

« Ces parents tentent d’exporter leurs enfants imitant en cela des pratiques suivies par des pays voisins. Ils essaient ainsi de mettre à profit les bonnes dispositions juridiques relatives aux enfants mineurs dans les pays d’accueil en exposant leurs enfants au danger de mort », a-t-il relevé.

« C’est un véritable problème et la responsabilité des parents est assurément engagée », a-t-il insisté.

M. Benatallah a assuré que l’Etat a le « devoir » de protéger ces enfants, déplorant, par la même occasion, « l’irresponsabilité » de certains parents « qui refusent de collaborer avec les services consulaires » et « se retournent contre l’Etat » lorsque l’un de ces enfants candidats à l’émigration se trouve en difficulté.

Tout en soulignant qu’il n’y avait pas de recensement précis sur l’existence de cas d’enfants mineurs « harraga », le secrétaire d’Etat a indiqué que ce phénomène « commence à se multiplier et à interpeller notre communauté ».