Algérie-France : Commémoration des essais nucléaires de Reggane

Algérie-France : Commémoration des essais nucléaires de Reggane

La commémoration du 61e anniversaire des essais nucléaires du 13 février 1960, intervient cette année sur fond de débats et de polémiques autour des questions mémorielles entre l’Algérie et la France.

Le 13 février de l’année 1960, la France avait testé sa première bombe nucléaire « Gerboise bleue » à Reggane dans la wilaya d’Adrar, en faisant exploser une bombe de 70 kilotonnes, soit l’équivalent de trois à quatre fois la bombe de Hiroshima.

Ensuite, la puissance coloniale de l’époque procède à pas moins de 17 essais nucléaires dans le Sud de l’Algérie, dont trois durant la même année. En effet, l’explosion du 13 février, s’inscrit dans le cadre d’une série d’essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1966 au Sud du pays.

Ce samedi matin, le Chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, est revenu sur cet évènement. « En date du 13 février 1960 à 7h04, la France coloniale a effectué son premier essai nucléaire dans la région de Reggane au Sud de l’Algérie », a-t-il écrit sur Tweeter.

Selon le même responsable, cela « a entrainé des radiations désastreuses dont les préjudices sont visibles, jusqu’à aujourd’hui, sur la santé des habitants et l’environnement ».

« La France doit restituer les archives liées aux explosions nucléaires »

Les conséquences de ces essais nucléaires, notamment les retombées radioactives de « Gerboise bleue », ont atteint une grande partie de l’Afrique au Nord de l’équateur. Elles touchent, quelques jours après, les côtes espagnoles. Il y avait même eu, selon des historiens, des fuites radioactives.

Pour l’historien Mohamed El Korso, rapporté par l’agence officielle, « la France doit restituer les archives liées aux explosions nucléaires menées dans le Sahara algérien, pendant la période coloniale ».

Cette démarche devra « permettre l’identification des lieux d’enfouissement des déchets nucléaires et la délimitation des zones contaminées pour éviter de nouvelles victimes », selon lui.

L’historien rappelle également que « dans ses explosions, qui n’ont épargné ni les animaux, ni la nature, la France s’est servie d’Algériens comme cobayes ».

“Stora n’a pas accordé une grande importance aux conséquences sanitaires sur les victimes des essais nucléaires “

Dans un entretien accordé à l’Agence officielle, le Directeur de l’Observatoire des armements en France, Patrice Bouveret, a regretté le fait que l’historien français, Benjamin Stora, “n’ait pas accordé “beaucoup d’importance” aux conséquences sanitaires des essais nucléaires entrepris par la France en Algérie sur les victimes”.

En effet, Patrice Bouveret a fait remarquer que dans son rapport sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie », l’historien Benjamin Stora “n’a abordé que la question relative aux déchets laissés par la France au cœur du Sahara algérien, sans pour autant évoquer l’importance des conséquences sanitaires sur les populations de ces régions”.