Algérie-France : Abadou pose le préalable du mea culpa à la refondation des relations

Algérie-France : Abadou pose le préalable du mea culpa à la refondation des relations

La célébration du 57ème anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale aura été l’occasion pour de nombreux acteurs politiques d’évoquer l’avenir des relations algéro-françaises.

Le chef de la puissante ONM (Organisation nationale des Moudjahidine), Saïd Abadou, s’inscrivant dans ce qui s’apparente à un consensus national sur la question, réitère la position selon laquelle l’ex-puissance colonisatrice doit reconnaître les crimes commis durant la période coloniale afin de « tourner définitivement cette page « .

Pour lui, l’établissement d’une véritable coopération entre les deux Etats et entre les deux peuples passe aussi par la présentation d’excuses et l’octroi de dédommagements au peuple algérien.

Par ailleurs, Saïd Abadou dit avoir accueilli très favorablement les déclarations du candidat socialiste à la prochaine présidentielle française, François Hollande, qui avait pris part à la marche organisée à Paris à l’occasion de la commémoration des massacres du 17 octobre 1961. A ce propos, il a souhaité que cette démarche n’obéisse pas à des fins électoralistes.

Au sujet des essais nucléaires français dans le Sahara algérien, il considère que la loi promulguée récemment en France sur l’indemnisation des victimes de ces essais n’est qu’un subterfuge et qu’elle « démontre une fois encore que la France n’est pas sérieuse vis à vis de ce dossier ».

Le S.G. de l’ONM botte en touche

En dehors des relations avec la France, il reviendra sur la mémoire de la Révolution préconisant, à ce propos, l’ouverture de chaînes télévisées et radiophoniques thématiques qui s’intéresseront à l’histoire d’Algérie en général et à la Guerre de libération en particulier.

M. Abadou a déploré au passage le peu d’intérêt des médias nationaux pour  » l’histoire de la révolution « . Il a ajouté avoir soulevé cette question et celle relative à la création d’une fondation de la mémoire nationale devant les autorités.

Au sujet du sigle FLN – dont certains ont réclamé la mise au musée en tant que patrimoine collectif -, l’ex ministre a préféré botter en touche, car de son point de vue, c’est une question de  » forme « , ajoutant que  » tout citoyen a le droit de s’inspirer des valeurs de la Révolution « . Le plus important, selon lui, ce sont les programmes de ces partis et le rôle qu’ils doivent jouer dans l’édification de l’Algérie

Concernant la polémique suscitée autour de certains leaders historiques, Saïd Abadou n’a pas voulu se mouiller, préférant renvoyer la balle aux historiens et aux analystes auxquels il revient d’entreprendre les recherches nécessaires et de se prononcer en conséquence. « Notre mission au sein de l’ONM est d’évoquer ce que nous avons vécu en tant que moudjahidine et de transmettre le message de Novembre aux générations montantes », a-t-il soutenu.

Interrogé sur le nombre de Moudjahidine, question ô combien sensible, il bottera encore en touche en faisant savoir que son organisation n’a pas cette donnée qui est du ressort du ministère de tutelle. Il avancera néanmoins le chiffre de plus de 100.000 Moudjahid. Enfin, Saïd Abadou révélera que la tenue du 11ème congrès de l’organisation coïncidera avec la fête de la Victoire, c’est-à-dire le 19 mars prochain.