Algérie-Espagne: Vers une nouvelle affaire de corruption impliquant Sonatrach ?

Algérie-Espagne: Vers une nouvelle affaire de corruption impliquant Sonatrach ?

Dans un communiqué publié hier sur sa page facebook, Djilali Hadjadj, le porte-parole de l’AACC , donne des éléments de ce qui pourrait être, un nouveau scandale qui ébranlera la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et dans lequel figurerait le nom de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil. La nouvelle affaire viendrait de l’Espagne et concernerait le commerce du gaz entre Alger et Madrid, comme le précise le quotidien francophone El Watan.

« «Après l’affaire Sonatrach 1 en 2010, celle de Sonatrach 2 en 2013, 2016 verra-t-elle l’explosion de Sonatrach 3 entre l’Algérie et l’Espagne ?» s’interroge l’Association avant de répondre : «Fort possible, et ce ne serait pas une surprise, tant la corruption est généralisée pratiquement à tous les grands contrats et marchés à l’international : les relations commerciales, notamment en matière de gaz entre l’Algérie et l’Espagne, ne seraient pas épargnées.»

L’Association évoque plus loin une «intrigante relation entre le roi d’Espagne, une princesse allemande et Chakib Khelil». Selon la même source, les «négociations concernant ce dossier ont connu de nombreux couacs qui ont été subitement presque dissipés comme par enchantement». Une intermédiaire serait derrière au moins une partie de cette nouvelle affaire. Il s’agit d’une vraie-fausse  «princesse» allemande de la jet-set, Corinna zu Sayn-Wittgenstein, que l’on retrouve dans des négociations cachées de gaz entre l’Algérie et l’Espagne.

Elle déclarait d’ailleurs en 2012 au quotidien espagnol El Mundo : «J’ai mené plusieurs missions délicates pour l’Espagne.» «Rien que ça !» lit-on dans le communiqué. Et de préciser qu’un juge espagnol courageux nommé Castro, en charge des cas de corruption où des membres de la famille royale sont inculpés (le 8 février 2014, il avait convoqué la fille cadette du roi), a essayé d’élargir son enquête sur le contenu de ces «missions délicates». L’AACC relève également le rôle de Chakib Khelil dans les négociations entre l’Algérie et l’Espagne sur le gaz (gazoduc, prix du gaz, complexes pétrochimiques) et dans l’entrée de l’entreprise espagnole, Gas Natural, dans le projet Medgaz.

Dans ce sens, l’Association s’interroge sur le voyage, en 2007 à Djanet, du roi d’Espagne «pour une escapade pas uniquement touristique» en compagnie du ministre algérien de l’Energie. «Une chose est sûre et c’est bien étrange, c’est Chakib Khelil, ministre de l’Energie, qui est désigné officiellement pour accompagner le roi Juan Carlos à Djanet pour une escapade pas uniquement touristique, loin des regards, en présence de notre ‘princesse’ allemande.

Le communiqué rappelle que « Dans les affaires de corruption internationale de ces 10 dernières années où l’Algérie est impliquée ( Sonatrach 1, Sonatrach 2, SAIPEM Italie, Autoroute Est-Ouest, SNC Lavalin, Ericsson, etc. ; la liste est loin d’être exhaustive), nous remarquerons sans surprise que les mêmes techniques et les mêmes canaux sont utilisés par les réseaux de « corrupteurs-corrompus.

Des intermédiaires « internationaux » cachés derrière des sociétés d’affaires, des intermédiaires du côté Algérien agissant sous un couvert informel et sous forme de clans « tribaux », des officiels Algériens en charge d’un secteur donné et mandatés par des commanditaires dans l’ombre ; le tout passant à la fois par des banques internationales ayant pignon sur rue et par des cabinets d’avocats « gestionnaires de fortunes » ayant une existence légale, à charge pour ces 2 « relais » financiers de mettre en place des mécanismes qui permettent de gérer en toute discrétion les commissions , les rétro-commissions et autres pots-de-vin, tout en assurant une totale opacité et en évitant toute traçabilité de ces opérations : sociétés offshore, paradis fiscaux, sociétés écrans, comptes numérotés, acquisitions de biens immobiliers de haut standing, etc. »