Le partenariat public-privé dans le domaine agricole se concrétise à la faveur de la reprise par le Groupe agroalimentaire Amor Benamor du complexe Eriad Corso à hauteur de 60%. Trois lignes de boulangeries industrielles y sont prévues desquelles sortiront 460.000 baguettes par jour. Un investissement de 100 millions d’euros sur cinq ans.
A l’arrêt depuis 2003 suite au séisme destructeur qui a frappé Boumerdès, le complexe agroalimentaire de Corso va pouvoir redémarrer à la faveur de sa reprise par le Groupe agroalimentaire privé Amor Benamor (60%) qui va y investir 100 millions d’euros sur une période de 5 années. L’investissement devrait va générer 700 emplois directs. Le démarrage du complexe en partenariat avec le groupe public, ERIAD d’Alger, est prévu pour le 1er juillet 2013, selon M. Laid Benamor. Trois lignes de boulangeries industrielles pour la fabrication de différents pains vont être mises en place pour une production moyenne de 460.000 baguettes par jour. Le complexe comptera également deux moulins pour production de la farine et de la semoule ainsi qu’une unité de pâte et une biscuiterie.
Benamor a déclaré n’avoir aucune appréhension au sujet de la réussite du projet assurant qu’il avait un tempérament de gagnant, celui d’un « algérien qui s’est construit tout seul tout en apprenant de ses erreurs ». Ce partenariat avec le secteur public ne pourra que donner « de la force, de l’énergie et de la dynamique » à la filière agroalimentaire. « La réussite de ce partenariat nous tient à cœur », a déclaré M. Benamor en souhaitant que ses « confrères », opérateurs économiques, suivent la même démarche. Pour lui, la réussite de la filière agroalimentaire est liée à celle du secteur agricole.
« Si on doit aborder l’industrie agro-alimentaire, nous devons la lier avec le monde agricole. Un benchmark avec des expériences étrangères réussies, permettra de constater que le secret se situe essentiellement dans une agriculture forte et structurée. Et à ce niveau, le rôle déterminant d’un soutien de l’Etat est incontestable. Et je dois dire que les politiques publiques vont dans ce sens », a-t-il déclaré à la radio.
Une politique de soutien « franche et affirmée »
L’autosuffisance alimentaire, a-t-il estimé, passe par l’investissement en amont dans la filière céréalière. « Au niveau de notre groupe, nous avons compris et avons bien intégré cet enjeu stratégique ». Le Groupe Benamor a en effet choisi de créer des partenariats durables avec les agriculteurs.. « Notre histoire avec la tomate industrielle est l’exemple type de la réussite de ce partenariat », a-t-il souligné.
Le groupe a non seulement approvisionné les agriculteurs en nouveaux plants, mais il est allé également vers la mécanisation de la récolte ».
Laid Benamor a salué la politique de soutien « franche et affirmée » adoptée par les pouvoirs publics dans le domaine de la céréaliculture et qui vise la réduction de la dépendance alimentaire du pays. Et si les résultats sont probants, il n’en estime pas moins que des efforts doivent être déployés particulièrement en termes d’organisation, de mécanisation et d’utilisation des techniques nouvelles d’irrigation et de formation.
« Une agriculture moderne doit reposer sur le savoir-faire, véritable clé de voûte d’une agriculture performante » en souhaitant une concentration des efforts sur les instituts, grandes écoles et fermes expérimentales notamment.
Doubler le rendement des céréales par hectare est possible
S’agissant de l’objectif fixé par les pouvoirs publics d’atteindre une moyenne de 30 quintaux par hectare de céréales, Laid Benamor est optimiste. Selon lui, l’Algérie peut assurer son autosuffisance avec beaucoup d’aisance. Mais pour cela, il y a un préalable.
«Il serait judicieux de nouer des partenariats avec les pays qui ont une expérience dans le domaine », recommande-t-il, citant en exemple les français qui ont des moyennes de rendement à l’hectare largement acceptables en la matière : 49 quintaux/ha pour le blé dur/an et 70 qx/ha/an pour ce qui est du blé tendre. Actuellement, l’Algérie produit une moyenne de 17 quintaux par hectare/an. « L’objectif de doubler ce chiffre est possible », soutient-il