Algérie : en Kabylie, Azzazga se mobilise pour dénoncer une bavure de l’armée

Algérie : en Kabylie, Azzazga se mobilise pour dénoncer une bavure de l’armée

La population de la ville d’Azzazga, en Kabylie, organise une manifestation pour protester contre la mort d’un des siens, jeudi 23 juin, dans la riposte de l’armée algérienne après une embuscade d’Aqmi. Le ministère de la Défense, qui évoque une méprise, a ouvert une enquête.

Dial Mustapha, 42 ans, père de cinq enfants, a été inhumé samedi en présence d’une foule nombreuse. L’enterrement s’est déroulé dans une atmosphère tendue. Maçon de profession, l’homme a été tué par des militaires quelques minutes après une nouvelle embuscade tendue par des terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Azzazga, ville située à 40 kilomètres de Tizi-Ouzou, en Haute-Kabylie.

L’affaire remonte à jeudi dernier, en début d’après-midi, lorsqu’un convoi de l’Armée nationale populaire (ANP) tombe sur une bombe artisanale. Le bilan est lourd : un mort et 19 blessés parmi les soldats. Une opération de recherche est immédiatement déclenchée. Arrivés en renfort, des soldats investissent les lieux. Certains pénètrent dans une maison et tirent sur un homme. Puis en blessent un autre. La polémique s’installe. La population locale est persuadée que la victime a été assassinée par les militaires.

Marche pacifique

De son côté, le ministère algérien de la Défense nationale reconnaît la mort d’un citoyen mais relativise la portée du drame. « Durant la riposte du détachement (militaire) et la poursuite du groupe terroriste auteur de l’attentat, un citoyen a été atteint par méprise », note le ministère dans un communiqué de presse rendu public vendredi. Le commandement de l’armée décide également d’ouvrir une enquête. Mais l’engagement du ministère de la Défense ne semble pas convaincre les habitants de la région. En signe de protestation, ils organisent dimanche une marche pacifique à Azzazga.