Annoncés en 2008 en grande pompe, les investissements émiratis en Algérie, notamment du conglomérat de l’immobilier Emaar n’ont pas trouvé le chemin de la concrétisation. Ce projet abandonné en 2009, en raison, notamment de la crise financière internationale, a été relancé à l’occasion de la réunion de la 10e commission mixte algéro-émiratie.
Le ministre de l’Economie émirati a annoncé qu’Emaar pourra relancer ces projets « si des opportunités qui garantissent un rendement et une protection des investissements », se présentent. « Emaar est l’une des grandes entreprises de l’immobilier qui a une réputation mondiale. Ces entreprises ont certaines exigences auxquelles la partie algérienne doit répondre », a-t-il dit tout en reconnaissant que la crise financière qui a secoué l’Emirat de Dubaï en novembre 2009 a aussi participé à ce retrait. Il a ajouté qu’il y a des raisons d’ordre fiscal. Le groupe avait aussi contesté la règle de 51/49% régissant les investissements étrangers en Algérie.
Aux termes d’un accord signé en mars 2008 avec le ministère de l’Industrie et de la Promotion de l’Investissement, Emaar, devait réaliser une ville « santé » (Healthcare City) et des infrastructures touristiques et d’autres à usage public à Sidi Abdallah (Alger) sur environ 400 hectares. Le projet de la baie d’Alger, le plus important investissement qu’Emaar comptait réaliser en Algérie, avait été alors écarté de cet accord, compte tenu de ses spécificités.
DES DEMANDES D’AGRÉMENT POUR QUATRE BANQUES ÉMIRATIES
En marge de cette rencontre sanctionnée par la signature d’un procès-verbal des travaux, le ministre des Finances a annoncé que l’Algérie et les Emirats arabes unis ont identifié plusieurs projets économiques de partenariat dans différents secteurs qu’ils comptent prochainement concrétiser. Dans le secteur des finances, les deux parties ont convenu de consolider leur partenariat par des accords de coopération entre les banques et les établissements financiers des deux pays ainsi qu’avec les Bourses d’Alger et des Emirats arabes unis. Selon M. Djoudi, les Emiratis ont également présenté à la Banque d’Algérie des demandes d’agrément pour quatre banques de ce pays du Golfe. Dans le domaine de la santé, la commission a approfondi l’examen de deux grands projets d’investissement, dont l’un dans les médicaments avec la Pharmacie centrale des hôpitaux qui est « presque finalisé ».
Le groupe pharmaceutique algérien Saïdal a également souhaité lors de ces discussions faire associer des partenaires émiratis dans certains de ses projets investissements, a fait savoir le ministre. Dans le domaine de l’agriculture, les deux parties ont travaillé sur deux grands projets dans les produits laitiers, où plusieurs investissements ont été identifiés, et sur la création de deux fermes pilotes.
Le plus grand projet, discuté lors de cette session, est celui de l’énergie solaire entre Sonelgaz et un partenaire émirati, notamment dans la production des panneaux solaires, que les Emirats arabes unis fabriquent avec des partenaires allemands, a déclaré, pour sa part, M. El Mansouri. Ce responsable émirati a indiqué avoir exposé à la partie algérienne des investissements dans le tourisme, l’hôtellerie et les services.
R. N.