Les relations entre l’Algérie et l’Égypte sont en passe de connaître une nouvelle embellie. En attendant que la coopération économique carbure…
La conférence de presse conjointe tenue mardi soir par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et son homologue égyptien, Mohamed Kamel Amr, à la résidence Djenane El-Mithaq a plaidé pour une intensification des relations entre les deux pays. Le chef de la diplomatie algérienne a d’emblée qualifié la visite du Premier ministre égyptien à Alger, à la tête d’une importante délégation officielle, comme “réussie”. M. Medelci fera valoir que les liens historiques qui lient les deux pays ont permis d’asseoir “une confiance mutuelle”. Parmi les résultats tangibles auxquels sont parvenus les responsables des deux pays, Medelci a énuméré plusieurs secteurs dont celui des hydrocarbures qui, notons-le, s’est taillé à l’occasion de cette visite “la part du lion”. En effet, l’Algérie a accepté d’augmenter la quantité de gaz naturel exporté vers l’Égypte à 1,5 million de tonnes par an pour satisfaire les besoins du marché égyptien. Medelci révélera que l’Algérie assure déjà 50% de la couverture des besoins de l’Égypte en GPL.
Il faut savoir que ce pays dispose d’une réserve importante de gaz récemment découverte mais qui est incapable de l’exploiter à court terme comme l’a souligné le Premier ministre, Hicham Kandil, au cours d’une précédente rencontre avec la presse. Ainsi, les échanges commerciaux entre les deux pays devraient être adossés par une coopération énergétique d’importance stratégique. En effet, les deux parties ont décidé que le pétrole brut algérien serait acheminé vers les raffineries en Égypte afin d’obtenir pour le marché algérien des produits raffinés (carburants : essences et gasoil). Parmi les dérivés du pétrole, Medelci a cité en particulier le mazout que l’Algérie importe en grosses quantités.
Tout comme les défis économiques à relever, les opportunités d’affaires entre les deux pays ne manquent pas. L’objectif affiché par le gouvernement Sellal de relancer la machine économique à travers la relance industrielle semble avoir trouvé un écho chez les investisseurs égyptiens qui vont lancer incessamment des études de maturation notamment dans le secteur des matériaux de construction. S’agissant des nouvelles technologies, un mémorandum d’entente sera signé afin de promouvoir des activités au niveau du parc de Sidi-Abdallah. Bref, l’objectif commun de doubler le volume des échanges commerciaux entre les deux pays qui ont atteint 1,3 milliard de dollars trouve dans de nombreux secteurs d’activité une grande marge de manœuvre.
Emboîtant le pas à M. Medelci qui a fait part de discussions autour des affaires consulaires, le ministre égyptien des Affaires étrangères, M. Amrou, a annoncé, pour sa part des facilitations pour l’obtention de visas aux Algériens qui souhaiteraient se rendre en Égypte. Sur le plan de la concertation politique, le chef de la diplomatie égyptienne a affirmé que son pays partageait la vision algérienne sur la question du Sahel.
M. Amrou a également insisté sur l’importance des échanges culturels entre les deux pays, rendant un hommage particulier à Djamila Bouhired, une icône de la Révolution algérienne en Égypte. Il faut dire à ce sujet que les rappels des liens historiques entre les deux pays auront été une constante durant toute cette visite.
M-C
