Les syndicats de l’éducation et de l’enseignement supérieur, affiliés à l’Intersyndicale autonome de la Fonction publique (IAFP), secteur de l’éducation, ont réaffirmé, hier, à la Maison des syndicats autonomes, à Alger, que le 5 octobre sera une journée de protestation.
Certains syndicalistes vont plus loin en affirmant que “si les choses ne bougent pas, il y aura une grève illimitée”.
Étaient présents à cette rencontre, les représentants du Conseil national autonome des professeurs et des enseignants du secondaire et technique (Cnapest), des membres du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), des membres du Conseil national des enseignants contractuels (Cnec), des représentants du Syndicat national autonome du personnel de l’administration public (Snapap), des membres du Syndicat autonome des travailleurs de l’enseignement (Satef) et des membres du Conseil national de l’enseignement supérieur.
Le choix du 5 octobre pour l’organisation d’une journée de protestation n’est pas fortuit.
Le 5 octobre est, en effet, la Journée de l’enseignant. L’Intersyndicale appelle l’ensemble des travailleurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur à répondre à observer ce jour-là, soit demain, une grève générale.
Dans le cadre de cette protestation, les cadres syndicaux vont se rassembler le jour même à 12h devant le ministère de l’Éducation nationale.
Pour le secrétaire général du Satef, Sadali Mohamed-Salem, cette protestation a pour objectif premier de faire connaître la réalité du terrain et la situation du personnel de l’éducation.
D’après lui, cette protestation est une sonnette d’alarme pour dire que “le secteur va mal” et que les enseignants refusent d’être un moyen dont “on se sert pour atteindre des buts et non un acteur qu’on sollicite et avec qui on discute pour résoudre des problèmes qui le concernent ou qui concernent le secteur”.
Le SG du Satef assure que l’école publique “vit un marasme et l’enseignant est confronté à la surcharge des cours, aux fautes dans les livres scolaires qui sont au nombre de 700, et à la surcharge des classes, certains d’entre nous ayant entre 45 et 50 élèves par classe”.
Le chargé de communication du Cnapest, M. Boudiba, renchérit en affirmant que l’Intersyndicale ne veut pas être otage de la tripartite qui devient “une obsession” pour les travailleurs car, d’après lui, “elle ne représente pas les intérêts de cette frange de la population”.
Il assène que les travailleurs ne font “plus confiance ni au gouvernement ni à l’UGTA. Nous demandons de pouvoir participer aux rencontres pour mieux nous battre pour nos revendications”.
Le représentant du Cnes a, pour sa part, affirmé que l’UGTA “ne représente plus” les travailleurs et que “c’est une coquille vide”.
Avec cette protestation, l’Intersyndicale réitère ses revendications, à savoir, notamment, l’augmentation des salaires par la valorisation du point indiciaire et l’annulation de l’article 87 bis, ainsi que la promulgation du régime indemnitaire, l’intégration des contractuels, la révision du statut particulier et le droit à une retraite décente.
“La tripartite parle de l’augmentation du salaire national minimum garantie (SNMG), mais sans modifier la loi 87 bis, rien ne changera et ce sera un coup d’épée dans l’eau”, déclare le SG du Satef.
De son côté, le chargé de communication du CLA a évoqué “la dégradation de la situation pédagogique et sociale des enseignants et l’absence de volonté de la tutelle de répondre aux revendications légitimes des travailleurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur”, accusant le ministère de recourir à des “diversions”, citant l’exemple du nouveau week-end ou encore celui de la couleur du tablier pour “occuper les enseignants dans de faux problèmes”.
DJAZIA SAFTA