Algérie Education : La polémique autour de la blouse se poursuit

Algérie Education : La polémique autour de la blouse se poursuit

Deux semaines après la rentrée scolaire 2009-2010, et l’entrée en vigueur de l’uniformisation des tabliers, les parents d’élèves sont toujours confrontés au problème de l’indisponibilité des blouses bleues pour les garçons et roses pour les filles.

Depuis, une guerre à couteaux tirés s’est instaurée entre les directeurs des établissements scolaires d’un côté, et les parents d’élèves, de l’autre.



Ces derniers n’ayant toujours pas réussi à dénicher le fameux tablier bleu ou rose se voient acculés par leurs enfants renvoyés par les directeurs d’établissement faisant fi des instructions du ministère de l’Education de laisser un délai de 20 jours aux élèves pour trouver les blouses.

Et la décision du ministre de l’Education nationale de rendre obligatoire le port d’un tablier bleu pour les garçons et rose pour les filles risque d’entraver sérieusement l’année scolaire 2009/2010.

Et pour cause ! Beaucoup de directeurs d’établissement font preuve d’un excès de zèle sans précédent, renvoyant les élèves qui ne portent pas de tabliers aux couleurs exigées, jusqu’à ce qu’ils reviennent avec le fameux sésame, certains ont même été renvoyés dès le premier jour de la rentrée.

«Il n’y en a pas sur le marché. Mes parents ont cherché partout, mais ils n’en ont pas trouvé», raconte un élève de CEM.

«Ils ne sont pas disponibles sur le marché […] C’est un vrai problème», dénoncent des mères ayant fait le tour des magasins et des marchés populaires.

«Ils m’ont empêchée d’entrer au CEM parce que je n’avais pas mon tablier et je suis en train de rater mes cours, je ne suis pas la seule. Il y en beaucoup d’autres», raconte une jeune collégienne, les yeux larmoyants.

Les parents, de leur côté, ne ménagent aucun effort pour permettre à leurs enfants de rejoindre les bancs de l’école. Certains le font même au détriment de leur travail.

« Au lieu d’être au travail, j’ai dû passer toute la journée d’hier à chercher un tablier » indique une mère de famille.

Cette dernière a sillonné les marchés de la place des Martyrs, du 1er Mai et est même allé jusqu’à Blida et Rouiba dans l’espoir d’en trouver un, en vain.

En désespoir de cause, elle décida de se tourner vers les couturiers et tailleurs, en achetant elle-même le tissu qu’elle fera coudre à 800 dinars, voire 1 000 dinars la pièce.

Mais là encore, c’est le rush et il faut attendre plusieurs jours avant de pouvoir récupérer sa commande.

D’autres parents d’élèves ont été plus chanceux en trouvant les tabliers.

Toutefois, ils ont dû les payer au prix fort. Il n’est pas rare alors de trouver des blouses bleues et roses se vendant sous la manteau et à des prix qui dépassent les 1 200 dinars.

Et les parents jouent le jeu faute d’une solution de rechange.

Yasmine Zouaghi