Le quotidien Français Le Figaro, rapporte que les manœuvres en Algérie, pour déstabiliser les contestations, de plus en plus pressantes, des chômeurs, sont menées avec une stratégie réfléchie, imparable et d’une redoutable efficacité.
On apprend dans cet article, je cite, qu’en 2009, un rapport, toujours d’actualité, du Comité international de soutien au syndicalisme autonome Algérien écrivait : « Dans l’Algérie des années 2000, animer un syndicat autonome consiste autant à défendre les travailleurs qu’à esquiver les manœuvres incessantes de déstabilisation, d’infiltration et de corruption du pouvoir. Les organisations syndicales indépendantes, en refusant toute sujétion autre que celle due à leurs adhérents, sont la cible principale de l’action des services de la police politique de l’armée, le DRS.» Infiltration, dissuasion, pire encore, division. En effet, on apprend que ces jours derniers, notamment via nos confrères de lemag.ma, que des chômeurs ont été engagés par les pouvoirs en place pour venir perturber les manifestations des chômeurs contestataires. Une manifestation de chômeurs en faveur de l’emploi, prévue samedi dans l’est de l’Algérie, a été annulée après « une intervention musclée de Baltagia à la solde du pouvoir », hostiles à cette initiative, selon des déclarations de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH). Diviser pour mieux régner donc… Et la tension sur place est plus que palpable, alors que le pays traverse une période politique instable avec l’absence de Bouteflika, et sa probable disparition à venir.
L’Algérie serait-elle au bord de l’explosion? Il y a ceux qui pensent que c’est fort peu probable. Après une décennie de guerre civile et les pertes qu’elle a engendrées, les traumatismes vécus, selon eux, les Algériens ne sont pas prêts à se soulever de nouveau. Mais une question se pose tout de même : « Combien de temps l’humain peut-il tolérer l’intolérable? Mais surtout le Printemps Arabe finira t-il par passer par l’Algérie? ».