Kamel Eddine Fekhar, membre de la section de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) à Ghardaïa (700 km au sud d’Alger) comparaitra mardi 31 mai devant le Tribunal correctionnel de Ghardaïa, selon un communiqué de la LADDH rendu public ce lundi 30 mai. Le procès d’un autre militant, Omar Farouk Slimani, aura lieu au tribunal de Laghouat le 7 juin 2011.
Membre du Conseil national de la LADDH, Kamel Eddine Fekhar est poursuivi sous l’accusation « d’incitation à mettre le feu à une voiture de police », sur la base des articles 41, 396 et 396 bis du Code Pénal, ajoute la même source.
Ce militant des droits de l’Homme encoure la réclusion criminelle à perpétuité, s’inquiète la LADDH.
L’ONG algérienne présidée par l’avocat Mustapha Bouchachi est revenue sur les circonstances de cette affaire. « Fekhar est poursuivi pour des faits qui se sont produits le 27 février 2009, où une voiture de police stationnée devant le commissariat a pris feu. La police n’a pu mettre la main sur les éventuels responsables de cet acte. C’est sur la base du témoignage d’un jeune homme, survenu un mois après les faits, que la procédure fut déclenchée », rappelle la LADDH.
« Ce jeune qui serait connu des services de polices aurait déclaré avoir entendu le principal prévenu dire « dans un café » que c’était lui qui a mis le feu à la voiture de police sur ‘’demande’’ de Fekhar et en contre partie d’une somme d’argent », racont encore la Ligue des droits de l’Homme.
Mis sous contrôle judiciaire, Kamel Eddine Fekhar a été privé de son passeport.
La LADDH, qui lui exprime son « soutien », dénonce, dans son communiqué, avec « vigueur l’acharnement policier et judiciaire qui vise depuis de nombreuses années le militant Fekhar. »
Par ailleurs, Omar Farouk Slimani, un autre membre de la LADDH comparaitra devant le tribunal de Laghouat (350km au sud d’Alger) le 7 juin 2011.
« Il est accusé du délit d’attroupement non armé, agression avec violence sur les agents de la force publique », selon les articles 98 et 148 du Code pénal, rapporte le communiqué de la LADDH.
L’ONG locale ne manque pas de s’interroger sur le fait que ses militants dans les Wilayas de Ghardaïa, El-Bayadh, et Laghouat « soient systématiquement harcelés et poursuivis en justice à cause de leur engagement en faveur de la défense des droits de l’Homme dans leur région ».
En réponse à ce qu’elle qualifie de « pression continue des autorités sur les défenseurs des droits de l’Homme en Algérie », la LADDH a déjà saisi le Rapporteur Spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme des Nations Unies et l’Observatoire international des défenseurs des droits de l’Homme.