On ouvre des prisons et on ferme des pénitenciers. Le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, a annoncé jeudi 7 juillet à Djelfa que d’anciens établissements pénitentiaires seront fermés, d’autres réaménagés et les historiques reconvertis en musées. Répondant à une question de l’APS sur le sort des anciens établissements pénitentiaires après la réception des 18 nouveaux, le ministre a indiqué que certains seront réaménagés et remis à des services externes de réinsertion et à d’autres structures tandis que les prisons historiques seront reconverties en musées.
Le ministre n’a pas précisé quels pénitenciers seraient visés par ces reconversions. L’Algérie compte au moins deux prisons de sinistres réputations encore en service, Serkadji (Alger) et Lambèse (Batna), lesquels ont été construits durant l’époque coloniale.
Cette décision fait suite à l’annonce faite le jour même par le même Tayeb Belaïz affirmant que l’Algérie réglera définitivement le problème de la surcharge carcérale d’ici la fin de l’année. Avec la réception de tous les établissements pénitentiaires concernés par le programme présidentiel d’urgence, l’Algérie ne connaîtra plus de crise de surcharge carcérale pour au moins 30 ans, a indiqué le ministre dans une déclaration à la presse
Les 68 établissements inscrits dans le programme et devant être livrés en 2012 sont de moyenne capacité entre 300 et 500 places. Il s’agit de 40 établissements de 300 places et de 20 établissements de 500 places, le reste étant des centres de rééducation pour mineurs et se trouvent à Biskra, Djelfa, Adrar, Saida et Tlemcen.
Trois établissements pénitentiaires seront réceptionnés ce mois de juillet, le reste sera livré en novembre prochain ce qui portera le nombre des nouveaux établissements réceptionnés à 13 d’une capacité d’accueil de 19.000 places, a-t-il ajouté.
Les nouveaux établissements disposent tous sans exception, a ajouté le ministre, des conditions d’incarcération répondant au modèle international avec 9 m2 pour chaque prisonnier, une surface «qui dépasse le modèle international qui est de 6 à 7 m2 pour chaque détenu». Le prisonnier, a-t-il poursuivi, «perd effectivement sa liberté mais ne perd en aucun cas sa dignité, sa considération, son honneur et ses droits».
L’Algérie compte 133 établissements pénitentiaires. Sur ces 133 établissements, 68 seront fermés et remplacés par de nouveaux, selon le ministre. La population carcérale est estimée actuellement à 56 000 dont 411 mineurs.