Des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont demandé lundi lors d’une séance plénière consacrée au projet de loi de finances complémentaire 2011 présidée par M. Abdelaziz Ziari, son président, la rationalisation de l’aide agricole pour la relance du secteur, seule issue pour mettre fin à la dépendance alimentaire.
Le député Snoussi Lakhdari du MSP, s’est interrogé sur la faisabilité de l’aide agricole qui se voit consacrer des sommes colossales par l’Algérie “mais sans procurer ni céréales ni lait”, et “sans faire éviter à l’Etat de débloquer un montant de 143 milliards de DA pour subventionner les prix du blé et 33,6 milliards pour le lait dans le cadre du projet de loi”. Il a demandé à ce sujet, “la création d’une commission d’enquête sur les dépenses des fonds de l’aide agricole”. Le député du RND Hafidh Boumahrouq a appelé au contrôle des opérateurs qui utilisent, selon lui, le sucre subventionné dans la production des jus.
Même demande formulée par Bachir Jarallah (indépendant) qui a souligné la dépendance alimentaire accrue. L’importation de “la poudre de lait est passée, a-t-il argué, de 100 000 tonnes à 200 000 tonnes”. Fodhil Zeghouati du parti FLN a demandé quant à lui, de “renforcer l’aide octroyée aux agriculteurs au lieu de continuer à subventionner les prix du sucre, de l’huile et du lait qui reposent sur une matière première importée”, ajoutant qu’”il est impératif d’aider les jeunes sans emploi en mettant à leur disposition toute forme d’aide (foncier, crédits bancaires, électricté et eau…)”. Dans le même contexte, le député Miloud Chikhi du RND propose “la révision de la politique de subvention du prix du lait en octroyant plus de soutien aux producteurs et réduire la dépendance à l’importation”. L’Algérie consacre annuellement près de 6 milliards de dollars à l’importation de produits alimentaires dont 1,5 milliard de dollars à l’achat de céréales. Les autres interventions au nombre de 40 lors de cette 3e séance, ont été axées sur le contrôle rigoureux des dépenses publiques, la stabilité de la législation, la lutte contre l’évasion fiscale et le marché parallèle et la diversification des sources de financement.
RAF avec APS