Des centaines de militaires algériens ont été radiés des listes électorales des législatives du 10 mai sur lesquelles ils avaient été inscrits après expiration du délai légal le 21 février, a rapporté lundi le quotidien El-Watan, citant des sources judiciaires.
Dans la commune d’Illizi, dans le sud-est saharien algérien, 1.543 militaires ont vu leurs noms effacés suite à un recours déposé par un candidat et accepté par le tribunal le 7 mars.
Selon le jugement dont El Watan affirme avoir obtenu copie, la justice a ordonné l’annulation « des inscriptions acceptées par la commission administrative le 29 février 2012 ».
Dans la willaya (département) de Tindouf, dans le sud-ouest saharien algérien, une affaire similaire a provoqué ces derniers jours une polémique.
Quelque 33.000 militaires ont été inscrits après le 21 février, amenant notamment la présidente du Parti des Travailleurs Louisa Hanoune (trotskiste) à dénoncer « des tentatives de fraudes électorales ».
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a qualifié ces propos d’atteinte à « la crédibilité de l’Etat et de l’armée au premier chef ».
De son côté, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a expliqué que « compte tenu, notamment, de la mobilité liée à leur présence au niveau des zones sensibles, particulièrement frontalières », leur inscription pouvait s’effectuer, en vertu de dispositions existantes, « sous réserve, bien entendu, de la radiation préalable des intéressés des listes électorales sur lesquelles ils étaient précédemment inscrits ».
Les autorités algériennes ont demandé pour ce scrutin, organisé dans le cadre des réformes politiques menées sous l’égide du président Abdelaziz M. Bouteflika, la présence d’observateurs étrangers, notamment de l’Union européenne, de la Ligue arabe et de l’Union africaine, pour assurer la transparence du scrutin.
De nombreuses accusations de fraudes ont régulièrement entaché les élections organisées en Algérie qui se pose aujourd’hui comme un pays réformiste face aux revendications populaires qui ont emporté plusieurs régimes dans le cadre du Printemps arabe.