Des centaines d’avocats ont manifesté mercredi à Alger pour demander le retrait d’un nouveau projet de statut limitant, selon eux, l’indépendance de la défense, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le cortège des robes noires à réussi à parcourir au centre de la capitale près de 200 mètres séparant le tribunal d’Alger du siège de l’assemblée nationale après avoir forcé un cordon de policiers. Les manifestations de rue sont toujours interdites à Alger malgré la levée en février de l’état d’urgence, instauré en 1992 pour lutter contre les groupes armées islamistes.
Les avocats scandaient notamment: “La défense réclame le retrait du projet”, “Démissionnez M. Le ministre”, en allusion au ministre de la justice et garde des sceaux Tayeb Belaïz. ”Les auteurs du projet veulent empêcher les avocats de défendre les victimes de l’injustice”, a déclaré le bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau d’Alger Me Abdelmadjid Selini. Le projet de loi portant organisation de la profession, présenté le 8 juin par le ministre de la justice devant la commission des affaires juridiques de l’Assemblée nationale, limite l’indépendance de la défense, ont estimé des avocats. “Des dispositions de ce projet à l’instar de son article 24 constitue une atteinte à l’indépendance de la défense en permettant au représentant du parquet d’empêcher un avocat de plaider et de le renvoyer devant le conseil de discipline s’il juge que sa plaidoirie perturbe l’audience”, a dit à l’AFP Me Amine Sidhoum. ”Nous ne sommes affiliés ni au ministère de la justice ni au procureur général. Nous appartenons à un ordre des avocats qui est indépendant”, a-t-il ajouté. L’Algérie compte environ 30.000 avocats dont plus de 5.000 à Alger, selon Me Sidhoum.
AFP