Près de 300 ex-appelés du service militaire, mobilisés pour combattre l’islamisme armé durant la décennie noire en Algérie, ont manifesté lundi à Alger face à un important dispositif de sécurité pour réclamer des droits.
Ces hommes avaient été rappelés entre 1995 et 1999 pour prêter main-forte aux forces de sécurité durant la guerre civile qui a fait 200.000 morts, selon les historiens algériens. “Il n’est pas normal que ceux que nous avons combattus puissent avoir des droits qu’on nous refuse, à nous qui avons tout laissé pour lutter contre le terrorisme”, a déclaré un porte-parole des manifestants, Behioui Saïd, venu de Constantine, à plus de 400 km à l’est d’Alger. La vague de violences a pratiquement cessé avec le programme de réconciliation nationale mis en place par le président Abdelaziz Bouteflika à partir de 1999 puis affiné en 2005, offrant l’amnistie, de l’argent et du travail aux islamistes en échange de leur reddition avec leurs armes. Les ex-appelés, venus de 22 wilayas (préfectures) manifester devant la Grande Poste, estiment avoir été injustement traités et accusent le chef d’état-major de l’armée, le général Gaid Salah, d’avoir trahi les promesses qu’il leur avaient faites. “Nombreux parmi nous sont handicapés ils ont été laissés pour compte sans rien”, a déclaré El Haoues Rezoug Zerlach, originaire de M’sila, à quelque 250 km à l’est d’Alger. Il n’a pas été en mesure de chiffrer le nombre d’amputés et de personnes atteintes psychologiquement et dans l’incapacité de travailler parmi les 60.000 ex-appelés. Les protestataires ont soumis une liste de huit revendications portant notamment sur une pension alimentaire, une priorité au logement et au travail et le droit de créer une association d’anciens appelés. Ces ex-appelés avaient déjà manifesté devant le ministère de la Défense le 20 mai.
RAF avec AFP
