Algérie : Défilé politique ou mascarade ?

Algérie : Défilé politique ou mascarade ?

La campagne présidentielle du président sortant Abdelaziz Bouteflika s’est achevée dimanche soir, toujours en l’absence du candidat, qui brigue un quatrième mandat consécutif de cinq ans.

Alors que la campagne pour l’élection présidentielle en Algérie s’est achevée dimanche 13 avril, le dernier meeting de l’équipe du président sortant Abdelaziz Bouteflika a fait salle comble au sein du complexe olympique de Cheraga, à l’ouest d’Alger. Mais en l’absence du candidat, qui, très affaibli par un AVC le 27 avril 2013, brigue un quatrième mandat consécutif de cinq ans.

Réunis dans une ambiance de discothèque, les sympathisants sont pourtant venus des quatre coins de l’Algérie en espérant secrètement voir celui qui n’est pas apparu une seule fois en public depuis le début de la campagne d’Abdelaziz Bouteflika. En vain. À la tribune, c’est Abdelmalek Sellal, l’ancien Premier ministre et actuel directeur de campagne, qui prend la parole et les appelle à voter massivement le 17 avril prochain.

« Le 17 avril soyez forts, soyez fermes. Remplissez les urnes à ras bord. Oui à Bouteflika. Il faut se mobiliser. Il a rendu aux Algériennes et aux Algériens leur force », lance-t-il à la foule. Une force qui, aux yeux des partisans du président, se résume en un seul mot : la paix. « Il nous a apporté la paix et la sécurité, que voulez vous de plus ? », argumente une mère de famille qui glissera un bulletin Bouteflika dans l’urne, le jour du scrutin.

Même son cloche du côté de la nouvelle génération. « Il a servi le pays, on le remercie. Et qu’il nous revienne en forme », glisse un jeune électeur, la casquette vissée sur le côté. De son côté un Touareg déambule dans la salle en montrant ses quatre doigts avec le pouce replié vers l’intérieur pour exprimer son soutien à un quatrième mandat. S’il n’a pas vu son candidat en chair et en os, il aura certainement droit à un quatrième mandat, Abdelaziz Bouteflika étant donné grand favori du scrutin.