L’Entreprise nationale des grands travaux pétroliers (GTP) n’a pas encore lancé la fabrication du chauffe-eau solaire 100% algérien. Pourtant, un prototype conçu par l’Unité de développement des équipements solaires (UDES) et breveté par l’INAPI est déjà disponible. Son coût de revient : 70.000 dinars algériens.
L’Unité de développement des équipements solaires (UDES) a dévoilé cette semaine, lors du dernier Salon sur l’invention et l’innovation, un prototype de chauffe-eau solaire. « Son coût de revient est de 70.000 DA », a indiqué la directrice de l’UDES, Nachida Kasbadji Merzouk, dans une déclaration à Maghreb Emergent.
Ce chauffe-eau solaire algérien breveté à l’Institut national de la propriété intellectuelle (INAPI) a été proposé à l’Entreprise nationale des grands travaux pétroliers (GTP de Reghaia) pour sa fabrication.
GTP, chargée de lancer le processus de fabrication de chauffe-eau solaires pour équiper les installation de Sonatrach dans le Sud du pays, a conçu son propre prototype, présenté en mai dernier au ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, et dont le coût de revient dépasse les 135.000 DA.
A ce prix-là, Youcef Yousfi avait préféré celui de l’UDES. Il avait donné alors des instructions aux responsables de GTP pour travailler « main dans la main » avec ceux de l’UDES afin de parvenir à lancer une industrie des chauffe-eau solaires en Algérie, dans le cadre du programme d’efficacité énergétique.
Depuis, les deux parties ont seulement signé, l’été dernier, une convention-cadre de partenariat. « Il était prévu après (sa) signature de signer une convention spécifique pour l’industrialisation du prototype », précise Nachida Kasbadji Merzouk. Et d’ajouter : « Nous avons envoyé la semaine passée une correspondance aux responsables de la GTP pour les relancer sur la question et savoir quelles sont leurs intentions. Sans réponse ! »
Le prototype cherche encore un industriel
L’UDES est ouverte à toute proposition émanant d’un industriel privé ou public pour l’industrialisation du chauffe-eau solaire. C’est ce qu’affirme sa directrice, qui dit ne pas comprendre l’attitude de temporisation de la GTP, surtout que « notre équipe de recherche a même travaillé sur le process d’industrialisation ». « Ce n’est pas normal qu’en Algérie, on n’arrive pas à produire des chauffe-eau solaires, alors qu’il y a tout un marché pour les commercialiser », s’indigne-t-elle.
GTP s’est engagée, dans le cadre de la politique du ministère de l’Energie et des Mines, à lancer le processus de fabrication de 10.000 chauffe-eau solaires pour les installations des entreprises des secteurs énergétique et minier, et ce, avant la fin de l’année. Engagement non tenu, puisque le projet traîne encore.
Le projet de production des chauffe-eau solaires GTP prévoit d’élargir au grand public son offre pour laquelle le ministre de l’Energie et des Mines a établi un programme de subventions. Cette offre est destinée principalement aux habitants du Grand Sud et des Hauts-Plateaux.