Quelques semaines après les chiffres de la Banque mondiale sur la situation de l’économie algérienne, le Fonds monétaire international (FMI) est venu hier confirmer la même tendance, publiant quasiment les mêmes chiffres. Cette institution multilatérale a confirmé les prévisions de la BM, estimant que le taux de croissance sera positif en 2009 et 2010.
Selon le rapport portant sur les perspectives économiques mondiales (World Economic Outlook-WEO) publié à la veille de la tenue de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington, le taux de croissance de l’Algérie sera de +2,1% en 2009 pour remonter à +3,9% en 2010. Pour rappel, la BM avait prévu pour l’Algérie un taux de croissance de +2,2% en 2009 et de +3,5% en 2010. En dépit du fait que les chiffres avancés par le FMI restent favorables, il faut signaler tout de même que le taux de croissance a connu durant ces dernières années une courbe décroissante. Les raisons sont connues. Les prix du pétrole, principale source de revenu du pays, a connu une baisse drastique.
Pour preuve, même la balance commerciale de l’Algérie a connu un déséquilibre inhabituel en ce premier semestre de l’année. Mais, reste à dire, sur ce point, que si la balance est en déséquilibre c’est à cause de la facture des importations- en constante hausse- avant de mettre à l’index la baisse des revenus du pétrole.En tout état de cause les chiffres du FMI viennent confirmer un «profond ralentissement» de l’activité économique en Afrique, d’une manière générale. L’institution Bretton Woods explique ces prévisions par une baisse de la demande mondiale en matières premières, ce qui entraînerait logiquement une progression faible du produit intérieur brut (PIB). Ainsi, on pourrait comprendre que même si notre pays est loin – pour le moment – de la crise, les répercussions indirectes sont déjà là.
Il va sans dire que le FMI avait déjà appelé à une rationalisation des dépenses publiques et bien maîtriser les dépenses courantes, et ce en prévision «d’une dégradation significative du solde extérieur et du déficit budgétaire global». Par ailleurs, le rapport du FMI n’a pas manqué aussi de fournir quelques indicateurs concernant l’activité économique mondiale, qui connaitra une contraction de -1,3 % en 2009. Selon le Fonds, les pays où la production par habitant devrait baisser représentent trois quarts de l’économie mondiale, mais un redressement est prévu en 2010 à hauteur seulement de 1,9%. Il estime en outre que les déficits budgétaires vont se creuser sensiblement dans les pays avancés et les pays émergents.Soulignant que les perspectives actuelles sont exceptionnellement incertaines, et risquent encore d’être révisées à la baisse, le FMI a affiché sa crainte quant aux mesures prises qui pourraient être insuffisantes pour mettre fin aux interactions négatives entre la détérioration de la situation financière et le fléchissement économique étant donné le soutien limité du public à l’action entreprise.Le rapport souligne, en guise de recommandations, qu’il conviendrait de continuer d’agir avec vigueur sur les fronts financier et macroéconomique pour mettre en place les conditions propices à un retour à une croissance soutenue.
Enfin, le rapport affirme que si les politiques économiques doivent être centrées au niveau national, une coopération internationale plus étroite est nécessaire pour éviter d’aggraver les tensions entre les pays.