Des économistes, chercheurs et universitaires algériens et sud-coréens ont insisté jeudi à Alger sur la nécessité pour l’Algérie et la Corée du Sud, de dépasser le cadre des échanges commerciaux pour bâtir un véritable partenariat stratégique.
Pour ce faire, il faudra développer une approche commune à même de mettre en place les mécanismes et les instruments devant traduire, dans les faits, ce partenariat, ont préconisé les participants, à la fin des travaux du colloque international sur le partenariat stratégique entre l’Algérie et la Corée du Sud.
Le colloque intitulé: »Algérie-Corée du Sud: un partenariat stratégique, cinq ans après », a été organisé conjointement par le centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), l’institut diplomatique des relations internationales (IDRI) et la fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM).
Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, avait appelé, à l’ouverture du colloque, à « saisir toutes les possibilités pour bâtir un partenariat fructueux qui soit à la hauteur des potentialités réelles que recèlent les deux pays pour leur intérêt mutuel et qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant ».
Il avait ajouté, dans un message, lu en son nom par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Guerni Boudjemaâ, que les exemples » concrets » de coopération entre l’Algérie et la Corée du Sud » montrent, on ne peut mieux, que nos relations bilatérales couvrent un très grand nombre de secteurs qui restent éligibles à un approfondissement de part et d’autre ».
Après deux jours de débat, les participants ont observé qu’un certain nombre de pays asiatiques, dont la Corée du Sud, ont pu se positionner dans une trajectoire convergente avec les pays développés et se préparent à bouleverser les rapports de force à l’échelle mondiale dans les prochaines décennies.
Ils ont fait remarquer, à cet égard, que l’intervention des gouvernements dans ces pays s’est distinguée par une « politique claire »d’attractivité du secteur privé, qui a consisté à réduire les risques sur l’investissement à travers les droits de propriété, le soutien au coût de l’investissement et aux taux d’intérêt.
Pour ces économistes, le modèle coréen est un exemple qui relève d’une économie mixte où l’Etat « a su mener le marché vers le chemin de la réussite dans une logique de croissance partagée avec une forte participation du secteur privé ».
Pour ce qui est de l’Algérie, les experts ont estimé que » notre pays a recouru à l’ouverture de son économie avec une relative brutalité et cela n’a pas permis à l’Etat de mettre en œuvre des politiques permettant de doter l’économie du pays de capacités à même de faire face aux chocs extérieurs ».
En s’appuyant sur une analyse comparative de l’expérience de développement de l’Algérie et de la Corée du Sud, les économistes ont tenté de comprendre comment le continent asiatique est parvenu à reculer les frontières du développement et se placer comme acteur majeur dans les nouveaux rapports de force, alors que l’Afrique, pourtant riche en ressources naturelles, souffre de nombreux retards et semble s’éloigner de cette frontière.
Ils ont conclu, à ce propos, que » les enseignements de la théorie de la croissance endogène et de la nouvelle théorie des relations internationales doivent être mis à profit pour montrer comment les politiques publiques bien ciblées et évaluées dans la transparence pourraient constituer un élément critique de la renaissance du continent africain ».