Malgré des recettes sans précédent entre 2000/2012, l’Algérie de juin 2012 est en plein syndrome hollandais : 98% des recettes en devises libellées en dollars proviennent de Sonatrach, et important 70/75% des besoins des ménages et des biens des entreprises tant publiques que privées, dont 60% en euros, le taux d’intégration ne dépassant pas 15%. Concernant cette situation paradoxale, je ferai quatre observations.
1.- Premièrement, l’effectif total du secteur de l’énergie et des mines s’élève début 2011 à plus de 254.300 agents, contre prés de 164.000 à la fin de l’année 1996. L’effectif permanent de Sonatrach, est estimé à 47963 agents en 2010, répartis par fonction comme suit : 55% dans les fonctions cœur de métier, 23% dans les fonctions de soutien et 22% dans les fonctions de support et avec les filiales l’effectif dépassant les 120.000. Sonatrach génère selon les années, fonction du prix international et du volume produit, entre 30 à 40% du produit intérieur brut mais en réalité avec les effets indirects (irriguant les autres secteurs via la dépense publique BTPH et commerce notamment) plus de 80% du PIB. Sonatrach ne contribue donc pas à la création tant de la valeur véritable que de l’emploi, n’étant pas sa vocation, mais peut être considérée comme un puits de ressources financières, la pétrochimie étant marginale, expliquant d’ailleurs la prospérité de la banque publique BEA banque de Sonatrach. La libéralisation du secteur des hydrocarbures a commencé en 1986, avec l’amendement de la loi en 1991, ensuite la promulgation de loi n° 05-07 sur les hydrocarbures, du 28 avril 2005, elle même amendée en 2006, qui établit la suppression du monopole d’exploitation de l’Etat dans le secteur, Sonatrach étant devenue une entreprise économique et commerciale entièrement délestée des prérogatives d’autorité qui jusqu’alors avaient été les siennes et que l’Etat a confié à des agences spécialement créées à cet effet. Et le gouvernement a prévu un autre amendement pour attirer, selon les responsables du secteur pour attirer les investissements étrangers. La moyenne annuelle des exportations, est passée de 72 millions de tep durant la période 1971-1999 à plus de 130 millions de tep entre 2000 et 2010 soit prés d’un doublement. Selon le rapport du Ministère de l’Energie, publié en 2011, la structure des exportations s’oriente de plus en plus vers les produits gazeux. En effet, la part des produits gazeux durant la période 1962-1999 ne représentait que 29% contre 43% durant la période 2000-2010. Quant aux produits liquides, ils représentaient 71% des volumes exportés durant la période 1962-1999, contre 57% fin 2010. Le pétrole brut exporté représentait 95% des hydrocarbures liquides en 1971 et se situé à 30% en 2010. Quant aux produits raffinés et GNL, leur part a augmenté substantiellement passant de 3% en 1971 à 28% en 2010. Cependant il faut relativiser. Bien que les exportations en valeurs ont évolué en moyenne de 42,8 milliards de dollars US par an durant la période 2001-2010 contre 9,4 milliards de dollars US annuellement durant la période 1971-2000 soit plus d’un quadrupleme, l’Algérie a selon les rapports internationaux, 1% des réserves mondiales de pétrole et moins de 2,5% des réserves de gaz conventionnel loin derrière la Russie entre 25/30%, l’Iran 15% et le Qatar 10%. De 2000 à 2008, l’Algérie a pu engranger officiellement selon le bilan de Sonatrach 350 milliards de dollars de revenus suite à l’exportation des hydrocarbures. Les marchés européens et américains restent les débouchés traditionnels des exportations, ces deux marchés absorbent en volume, respectivement, 63% et 29% des ventes globales des hydrocarbures et en valeur de 56% et 35%, respectivement (source rapport MEM 2009). Le bilan officiel de Sonatrach donne pour 2009, 43 milliards de dollars de recettes, 57 milliards pour 2010, 72 milliards pour 2011 et une prévision de 76 milliards de dollars pour 2012 ce qui donnerait un total 522 milliards de dollars entre 2000/2011 et donc environ 560 milliards de dollars entre 2000 et fin juin 2012, allant vers 600 milliards de dollars fin 2012, sous réserve du maintien des cours actuels. Encore qu’existe une différence entre les données du FMI et celles de Sonatrach : par exemple le FMI donne 76,8 pour 2011, tablant sur 78 milliards de dollars en 2012 et 81 milliards de dollars en 2013 existant pour 2011 une différence avec les données de Sonatrach de 4,8 milliards de dollars. Mais malgré des investissements importants à l’étranger sur fonds Sonatrach, dont il conviendra de faire le bilan, les recettes des investissements à l’étranger de Sonatrach avoisinent le milliard de dollars fin 2010, selon un rapport du ministère de l’Energie et des Mines, ce chiffre étant bien trop loin des 15 milliards de dollars annoncés comme prévisions de recettes des investissements étrangers de Sonatrach à l’horizon 2015. Quel a été l’impact de ces recettes et comment ont été utilisées ces recettes ?
2.-Deuxièmement, les recettes globales de Sonatrach ne sont pas significatives pour analyser le reste du surplus consacré à la dépense publique, aux importations et aux réserves de change. Sans rappeler la période douloureuse du rééchelonnement en 1994, avec l’ajustement structurel suite aux accords avec le FMI, où l’Algérie n’avait pas un centime pour acheter un kilo de farine, entre 1985 à 2005, l’Algérie a du rembourser 84 milliards de dollars au titre du principal qui est un stock et 34 milliards de dollars au titre du service de la dette qui est un flux (paiement des intérêts) . En 2000, la dette extérieure algérienne était d’environ 40 milliards de dollars et le service représentait 30% des recettes d’exportation. En 2004, la dette a été ramenée à 19 milliards de dollars et le service représentait 18% des exportations. Ainsi grâce au remboursement par anticipation, due non au travail mais grâce à Sonatrach, l’Algérie a maintenu un très faible degré de dette totale selon le FMI à 3,8 milliards de dollars en 2009, à 2,8 milliards mds en 2010 et à 2,2 mds en 2011. La dette extérieure brute de l’Algérie représente 2% du PIB en 2011 et devra reculer à 1,7% en 2012 tandis que la dette publique devrait baisser à 8,9% du PIB en 2012 et à 8,6% en 2013 (contre 9,9% en 2011). Ensuite il faut soustraire les investissements internes à Sonatrach qui représentent en moyenne 2000/2012 entre 25% à 30% de ses recettes, le taux variant selon la valeur des exportations. Si l’on pend par hypothèse une recette exportable de 50 milliards de dollars, ce taux dépasse 40% appliqué au programme 2012/2016, restant 60% pur le reste de l’économie. Le Pdg de Sonatrach, a annoncé mercredi à Kuala Lumpur en ce début juin 2012 que son groupe a revu à la hausse ses investissements pour les cinq prochaines années- 2012/2016- de 68 milliards de dollars à 80 milliards de dollars. Il est à rappeler que le conseil exécutif de Sonatrach avait décidé d’engager 45 milliards de dollars d’investissements au titre du plan de développement de la compagnie pétrolière nationale 2008-2012, soit à peu près le même niveau d’investissement que le précédent programme 2004/2008 ce qui porterait l’investissement entre 2004/2012 à 90 milliards de dollars mais aucune indications sur les réalisations effectives projet par projet ni sur le montant de certaines réévaluations. Encore que Sonatrach s’est dispersée investissant dans des secteurs autres que ses métiers de base, malgré une déperdition croissante de ses ressources humaines depuis notamment 2004, dans le dessalement de l’eau de mer, dans les cimenteries, dans des banques à l’étranger, dans les infrastructures sportives ect…devenant un Etat dans un Etat avec une opacité de la gestion rendant urgent de revoir son management stratégique(1). Quant au bilan de l’investissement étranger entre 2001/2009 selon le rapport du Ministère de l’Energie sur les 94 projets proposés durant les neuf appels d’offres, ont donné lieu à la conclusion de 43 contrats d’association mais avec des compagnies insignifiantes, les grosses compagnies, ayant le savoir faire, n’ayant pas soumissionné. Pour les avis d’appel d’offres qui a été lancé en 2010 et en 2011, ils se sont avérés un échec d’où d’ailleurs ce souci de modifier la loi. Car l’investissement est modeste selon le MEM, le Secteur de l’énergie et des mines ayant enregistré durant la période 1999-2010 un flux moyen des IDE de l’ordre de 2 milliards de $ US par/ an, bien qu’étant passé de 671 millions de dollars en 1999 à 2,44 en 2009 et 3,27 en 2010. Mis en œuvre dans l’activité exploration, le partenariat ne se limite pas à ce domaine, se prolongeant en aval par la création de sociétés mixtes dans les activités de services, de maintenance et d’engineering. Pour la période 2000/2012, il serait intéressant donc que les responsables de ce secteur nous donnent le montant de l’investissement réalisé, et surtout leur rentabilité comme les importants projets internationaux, Transmed via la Sicile- Italie et Medgaz via Espagne (les projets Galsi via la Sardaigne, et Nigal venant du Nigeria étant encore gelés) sans compter de nouveaux projets dont plusieurs raffineries annoncées par le Ministre du secteur, et les rénovations des installations existantes. Enfin aux recettes globales de Sonatrach, il faut soustraire les transferts de capitaux des compagnies opérant en partenariat. Selon les données de la banque d’Algérie entre 2005/2007, les transferts globaux se sont élevés à 15,7 milliards de dollars contre 6 milliards de dollars entre 2001/2004 , la majeure partie environ 80% ayant été réalisées par les compagnies pétrolières associées dans le cadre des contrats de partage de production conclus depuis les années 1990, le reste par les opérateurs de téléphonie mobile, les banques et certaines entreprises de BTPH dont la majorité chinoises. Depuis la loi de finances complémentaire a encadré sévèrement ces transferts, en plus de la règle des 49/51, régissant l’investissement étranger, encore que la rétroactivité d’une loi n‘est pas en vigueur dans le droit international, sauf si elle est contenu dans le contrat initial. Ce qui explique le recul du gouvernement algérien avec notamment les compagnies Anadarko, Mersek et Eni. En vertu des conventions ratifiées entre les trois compagnies et la Sonatrach, cette dernière sera appelée à verser 4.4 milliards de dollars à la compagnie pétrolière américaine, Anadarko, 920 millions de dollars à Maersk et environ 500 millions de dollars à Eni, sachant que le groupe italien Eni a été parmi les premier groupes pétroliers à signer avec Sonatrach l’accord d’association et de partage de la production. Il n’est pas à écarter que d’autres compagnies et groupes pétroliers, auxquelles Sonatrach a imposé des taxes de superprofits pétroliers, bénéficieront de ces indemnités. Il serait donc intéressant de dresser le bilan de ces transferts entre 2008/2012.
3.-Troisièmement, face à cette aisance financière, outre le pré plan 2000/2003 de 7 milliards de dollars, la dépense publique programmé a été de 200 milliards de dollars entre 2004/2009, mais faute de bilan on ne sait pas si ce montant a été entièrement dépensé. Quant au programme d’investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements pour 286 milliards de dollars, et concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés entre 2004/2009, l’équivalent à 130 milliards de dollars (46%) et l’engagement de projets nouveaux pour un montant de près de 156 milliards de dollars. A ce jour, à l’instar de la période 2004/2009, aucun bilan publié des dépenses et des réalisations entre 2010 et juin 2012. Dans ce cadre de la dépense publique, il y a l’investissement de Sonelgaz, dépendant du Ministère de l’Energie où l’année 2002 a vu l’approbation et la promulgation de la loi sur l’électricité et la distribution du gaz qui instaure le régime de la concession de la distribution de l’électricité et du gaz, permettant l’investissement privé dans la production de l’électricité et de la vente de l’énergie, ce secteur étant toujours dominé par le groupe public Sonelgaz (SPA -Société par actions –SPA- depuis 2002). Le PDG de Sonelgaz, a déclaré le dernier trimestre 2011 que son groupe aura besoin d’ici à 2020 de 40,5 milliards de dollars de dollars pour mener à terme ses investissements. Le PDG de Sonelgaz ne précise pas cependant si cette importante enveloppe va aussi servir à financer le programme des énergies renouvelables, dont l’enveloppe prévue est plus de 60 milliards de dollars décidée en conseil des ministres, et que Sonelgaz est chargé de réaliser. L’objectif à l’horizon 2030 est la production de 22.000 MW d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Ce niveau d’investissement annuel dont a besoin le groupe pour les dix prochaines années se trouve cependant au dessus de ses revenus de 250 mds de DA réalisés chaque année, le déficit financier qui devient structurel, du fait à la fois du bas prix de cession et de la gestion ayant été comblé grâce à des crédits bancaires sur 20 ans, une mesure du gouvernement qui a permis à Sonelgaz de poursuivre ses investissements. Ainsi en cas de recettes de 50 milliards de dollars, Sonatrach et Sonelgaz, y compris les énergies renouvelables, accapareraient plus de 65% des recettes en devises. Qu’en sera-t-il des restes à réaliser pour les nouveaux projets inscrits au 31/12/2004 à la fois faute de capacités d’absorption et d’une gestion défectueuse ? De cette dépense publique, il en a résulté une croissance vertigineuse des importations, solution de facilité. Sans l’armement, (qui sont des données confidentielles de par le monde, encore que l’institut de stratégie de Washington vient de publier début 2012 des informations intéressantes de bon nombre de pays et notamment l’Algérie) ,ce qui donnerait un montant plus important, nous limitant aux importations de biens et de services que l’on oublie souvent (11 milliards de dollars en 2010 et approchant 12 milliards de dollars en 2011 concernant l’assistance étrangère se concentrant sur le BTPH et Sonatrach) ont été de 56,6 milliards de dollars en 2011 et devraient se chiffrer à 57,4 milliards de dollars en 2012 et à 58,1 milliards de dollars en 2013 selon le dernier rapport du FMI. Il st entendu que pur éviter un double emploi qu’il faille soustraire de ce montant la part importée par Sonatrach évalué précédemment. Le gouvernement devrait éviter de faire un pari hasardeux sur un cours du pétrole supérieur à 110/120 dollars à prix constants et revoir toute la politique socioéconomique actuelle suicidaire afin de préparer l’après hydrocarbures supposant une cohérence et visibilité dans la démarche de la réforme globale. Peut-on continuer dans une voie suicidaire souligné par le premier ministre Ahmed Ouyahia le 02 juin 2012 qui parle d’échec de la politique économique du gouvernement entre 2000/2012 ? Peut t –on continuer avec le versement de salaires sans contreparties productives, l’assainissement des entreprises publiques qui a couté au trésor plus de 60 milliards de dollars entre 1971/2011 sans résultats probants, 70% des entreprises étant revenues à la case de départ au nom d’une paix sociale fictive qui combinée à l’injection d’une masse monétaire sans précédent risquant de conduire le pays à une hyperinflation que l’on essaie de comprimer transitoirement par des subventions mal gérées et mal ciblées ? Cette tendance lourde de non maitrise de la dépense publique est confirmée par les trois dernières lois de fiances 2010/2012 qui prévoient une forte aggravation du déficit budgétaire où la fiscalité pétrolière est dominante où l’on peut démontrer que pour l’ensemble de l’économie, les hydrocarbures contribuent pour plus de 80% directement et indirectement à la fiscalité entre 2004/2012 et certainement entre 2013/2014, les taxes appliquées à la TVA l’étant aux produits importés grâce aux hydrocarbures.
4.-Quatrièmement, après l’ensemble de ces dépenses reste le solde des réserves de change qui ont été estimées 2011 à 188 milliards de dollars contre 162 en 2010 et 149 milliards à la fin 2009 et par le FMI fin 2012 à 205 sont dues toujours à Sonatrach. Tous les Algériens gouvernants et gouvernés avec une concentration du revenu au profit d’une minorité de rentiers, vivant à crédit grâce à Sonatrach, tous les Algériens voulant immédiatement leur part de rente quitte à aller vers un suicide collectif ce qui traduit une situation de mauvaise gouvernance et un Etat de non droit. Selon le gouverneur de la banque d’Algérie les placements à l’étranger ont été de 4,74 milliards de dollars en 2009 à 4,60 milliards de dollars en 2010 alors qu’elles étaient de 5,13 milliards de dollars en 2008, de 3,81 milliards de dollars en 2007 et de 2,42 milliards de dollars en 2006 .Elles sont répartis entre les Etats-Unis et l’Europe, effectués en portefeuille de titres souverains (valeurs d’Etat) que l’Algérie avait achetés entre les années 2004 et 2007, lorsque les taux d’intérêt mondiaux étaient relativement élevés. Ces titres sont soumis à un taux d’intérêt moyen fixe de 3% en 2010, supposant un placement à moyen terme et non à court terme et que 90% des réserves algériennes sont déposées à l’étranger. Il convient également de comptabiliser la part de l’or dont le dernier rapport du FMI l’estime à 173,6 tonnes. Mais fait important, avant la crise de 2008, les dépôts dans des banques privées internationales dites AAA (dont certaines ont été décotées) constituaient 20%, un montant qui a été ramené à 2% seulement depuis 2010, toujours selon le rapport de la Banque d’Algérie qui ne précise pas quel a été le sort des 18% pendant la crise d’octobre 2008 ni l’identité des banques de dépôt. La question qui se pose est la destination européenne de ces placements : en obligations grecques, espagnoles, portugaises, hollandaises, italiennes, pays qui connaissent une très grave crise d’endettement?
5.- Cinquièmement, le problème central est double en dressant le bilan 2000/2012: si on avait eu une bonne gestion, si l’on n’avait pas dépensé sans compter en diminuant seulement les surcouts entre 20 et 25% de l’ensemble des projets (voir le rapport 2009 de la banque mondiale concernant les surcouts exorbitants en Algérie pour les infrastructures), quel aurait été le surplus disponible ? Si l’on avait eu une politique cohérente et accéléré la réforme globale fondée sur un Etat de droit et une bonne gouvernance, en favorisant les segments inducteurs, les véritables producteurs de richesses et le savoir, et non l’importation désordonnée et la sphère informelle liée à la logique rentière, , n’aurait-on pas mis en place les bases inexistantes actuellement, d’une production et exportation hors hydrocarbures et ce au profit des générations futures ? Car force est de constater une situation paradoxale, un Etat artificiellement riche, un tissu productif délabré en régression et une population en majorité de plus en plus pauvre comme en témoigne les révoltes sociales qui touchent tous les secteurs et toutes les régions du pays que l’on atténue par du saupoudrage de la rente. Cela est la résultante du manque de vision stratégique face à des bouleversements géo stratégiques mondiaux et la non transparence de la gestion de la rente des hydrocarbures richesse virtuelle propriété de tout peuple algérien qu’il s’agit impérativement de transformer en richesse réelle. Dans 16 ans pour le pétrole, 25 ans pour le gaz conventionnel, (tenant compte des couts croissants, de la forte consommation intérieure favorisée par des bas prix source de gaspillage, de la faible croissance de l’économie mondiale due çà la crise mondiale de longue durée ne s’étant pas attaqué aux fondamentaux de la crise, et des mutations énergétiques mondiales, 50 millions d’habitants algériens vivront sans hydrocarbures. Pour des raisons de sécurité nationale, un débat national s’impose sur la gestion de Sonatrach, sur le rendement et le lieu de placement des réserves de change, propriété de tout le peuple algérien. C’est que, malheureusement, avec 2% d’exportation hors hydrocarbures, montant dérisoire, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach. Mais jusqu’à quand ? Il devient urgent de démocratiser la gestion de la rente et ne pas la laisser gérer par un seul département ministériel qui engagerait l’avenir de tout un pays et donc de redynamiser autant les institutions de contrôle que le conseil national de l’énergie qui est en léthargie depuis de longues années et ce avec une large publicité de ses décisions stratégiques. L’Algérie a besoins d’institutions démocratiques qui suppléent aux dysfonctionnements des marchés, devant repenser les rôles complémentaires de l’Etat et le marché, au sein d’une économie internationalisée, fondement d’un développement fiable à moyen et long terme.