Pas d’Egypte au menu de l’EN aux barrages. Alors que cette probabilité de se voir servir un Algérie-Egypte au dernier tour des éliminatoires au Mondial 2014 s’est très sérieusement posée la veille, le hasard du tirage au sort a opposé l’Algérie au Burkina Faso, l’Egypte au Ghana. Jouable ? Pas vraiment ? Qui mieux que la génération d’Oum Dorman qui a réussi l’exploit de qualifier l’Algérie au Mondial-2010 au cours d’un Algérie-Egypte mémorable pour en parler ?
Saâdane : «Le Burkina Faso est largement à notre portée»
Rabah Saâdane sans langue de bois, ça donne ça ! L’ancien sélectionneur national place l’Algérie dans la peau d’un favori en puissance lors de sa double confrontation face au Burkina Faso lors des barrages. Il n’en a aucun doute !
Cheikh, l’Algérie sera opposée au Burkina Faso aux barrages, c’est un tirage jouable ou compliqué ?
Au regard des matchs électriques que la sélection nationale a eu à livrer par le passé, je remercie Dieu d’avoir mis le Burkina Faso sur notre chemin. C’est un adversaire à notre portée. A condition bien sûr que l’Algérie soit dans son jour. L’Algérie est favorite, il n’y a aucun doute là-dessus.
D’autant que l’Algérie aura l’avantage de recevoir au retour…
Ça, ce n’est pas un avantage. Contrairement à ce que pensent certains, le match retour risque d’être plus compliqué, surtout si on se loupe au match aller.
Pensez-vous que la richesse de l’effectif de l’EN pourra faire la différence ?
Sans aucun doute. Le groupe est aujourd’hui plus étoffé. Avant, nous éprouvions beaucoup de difficultés à remplacer un joueur blessé. Aujourd’hui, il y a des doublures de qualité à chaque poste. Franchement, si l’Algérie aborde ses deux matchs avec la détermination qu’on lui connaît, elle s’imposera sans le moindre problème.
Mais comment doit-on préparer ce rendez-vous lorsque vous avez des joueurs qui jouent peu ou pas du tout en club ?
Je n’ai pas envie d’aller sur ce terrain. Ce qui est sûr, c’est que cette équipe dispose des moyens humains et matériels qui font qu’elle est favori pour une qualification au Mondial.
Pensez-vous que cette génération est capable de rééditer l’exploit de votre génération ?
Elle est tout près. D’autant que, comme je l’ai dit, toutes les conditions sont réunies.
Quelle est la différence, selon vous, entre votre génération et la nouvelle ?
Je n’aime pas trop les comparaisons. Tout ce que je peux vous dire, c’est que la génération que j’ai eu l’honneur de coacher ne disposait pas de tous ces moyens. Il y avait quand même des manques, mais nous avions su compenser ça par de l’envie et de la détermination.
Etes-vous content que l’Algérie ait évité l’Egypte ?
(Il rit franchement) J’étais persuadé qu’on n’allait pas les croiser.
Comment cela ?
Depuis qu’on les a battus, on n’a plus jamais entendu parler d’eux ! Non, franchement, c’est bien qu’on les ait évités. Ils auraient eu trop envie de prendre leur revanche.
Si l’Algérie venait à se qualifier en Coupe du monde, allez-vous sortir défiler dans la rue comme l’ont fait 40 millions d’Algériens pour vous en 2009 ?
Naturellement. Je sortirai comme tout Algérien manifester ma joie. Comptez sur moi !
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Zaoui : «J’aurais préféré le Sénégal ou l’Ethiopie»
«Personnellement, j’aurais préféré de loin le Sénégal ou l’Ethiopie. Le Burkina Faso est un adversaire pas du tout facile à jouer. C’est une équipe qui a gagné en expérience. Il ne faut pas oublier que c’est le finaliste de la dernière CAN. Si je dois voter, je voterai naturellement pour l’Algérie. Nous avons un groupe assez intéressant. Mais il faudra quand même faire preuve de vigilance. Le fait de jouer chez nous ne nous qualifie pas automatiquement. Si on perd par deux buts d’écart par exemple, ce sera difficile chez nous. Connaissant le jeu des équipes africaines, ça risque d’être compliqué.»
«Si on se qualifie, j’irai au Brésil»
L’âme de supporter de Samir Zaoui a fini par prendre le dessus sur le joueur. Avec humour, l’ancien défenseur, rentré en cours de jeu à Oum Dorman, promet : «Si on se qualifie, je sortirai défiler dan les rues. J’irai aussi au Brésil. En 2010, on ne m’a pas pris, mais cette fois-ci, c’est moi qui décide. J’irai au Brésil !»
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Gaouaoui : «Heureux qu’on ait évité l’Egypte»
«Le niveau des qualifiés se rapproche. Les équipes se valent. Il n’y a plus de petites et de grandes équipes. Personnellement, je suis heureux qu’on ait évité l’Egypte. Comme ça, les joueurs n’auront pas à gérer d’autres paramètres. Ils vont pouvoir se concentrer pleinement sur leur match. Après, cela ne va pas être facile face à un adversaire à prendre très au sérieux. Je sais que Vahid appréhende le Burkina-Faso plus que tout autre adversaire. Sous leur habit d’outsider, ils peuvent surprendre. C’est pour cela qu’il faudra s’en méfier. Les joueurs ont une occasion en or d’entrer dans l’histoire. Je leur dis : vous êtes à deux matches du Mondial, c’est une chance inouïe que vous avez là. Ne la gâchez pas !»
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Saïfi : «Jouable !»
«Pour moi, c’est jouable. Sans langue de bois, la qualification est à notre portée. Au regard de la qualité de nos joueurs et de la maturité de l’équipe, on peut prétendre à une qualification, d’autant que nous avons l’avantage de jouer le match retour à domicile. Il suffira juste de bien négocier les deux matches. Le match aller sera déterminant. Si on réalise un résultat probant, on aura franchi un grand pas vers la qualification. Les joueurs doivent prendre conscience de la responsabilité qui pèse sur eux. Ils sont sur le point d’inscrire une autre page de l’histoire du football algérien, il ne faut pas qu’ils se loupent.»
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Mansouri : «La qualification pourrait se jouer à l’aller»
«Je voudrais d’abord préciser qu’il n’y pas de tirage idéal, dès lors que tous els adversaires se valent. L’essentiel est d’avoir évité l’Egypte. Après, l’Algérie a toutes ses chances de qualification, surtout que notre parcours lors des éliminatoires a été très positif. Nous avons dominé notre sujet pratiquement du début jusqu’à la fin et ceci a fait prendre conscience au groupe de quoi il est capable. La qualification peut se jouer au match aller. Du coup, il va falloir être costauds là-bas. Le Burkina Faso est un adversaire respectable qu’il faudra prendre très au sérieux.»
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Matmour : «Attention à Pitroipa !»
Karim Matmour analyse Algérie-Burkina Faso avec un œil d’expert. L’ancien attaquant des Verts décortique vite-fait l’adversaire dont il loue l’état d’esprit sans pour autant le mettre au-dessus de l’Algérie. Explication !
Karim Matmour, l’Algérie a hérité du Burkina Faso aux barrages, quelle lecture faites-vous de ce tirage au sort ?
A première vue, je me dis que c’est jouable. Après, la prudence me laisse croire que ce n’est pas gagné d’avance. Il faudra se méfier de cette équipe du Burkina Faso. Personnellement, j’ai joué avec des joueurs de cette sélection et je sais à quoi m’en tenir. C’est une équipe avec un bon état d’esprit. Ils ont beaucoup gagné en maturité et en confiance après leur finale lors de la dernière CAN.
Où situez-vous l’Algérie ?
En bonne place ! Techniquement ou individuellement, on n’a rien à leur envier. L’Algérie possède un gros potentiel. Si on aborde le match comme il se doit, en étant concentrés à fond, il n’y a pas de raison pour que ça foire.
Vous avez côtoyé Jonathan Pitroipa à Fribourg, sera-t-il l’homme à surveiller au cours de ce match ?
Ah oui, s’il est dans son jour, il est capable à lui seul de faire la différence. C’est un joueur qui bouge beaucoup. Qui change à chaque fois de direction. Non, il est vraiment très fort. C’est un joueur à surveiller de près, effectivement.
Pour un joueur qui a «vécu» Algérie-Egypte, quel conseil donneriez-vous aux jeunes de l’EN qui s’apprêtent à aborder ce barrage ?
(Silence) Il y a déjà Madjid et Yebda qui peuvent jouer ce rôle. Ils ont joué le match et ont beaucoup d’expérience à transmettre. Il y a aussi un coach qui a du vécu. Après, il faudra s’armer d’un mental d’acier, être patient. C’est des atouts à mettre avec soi pour aborder le match dans de bonnes conditions.