Algérie : Bouteflika veut se représenter

Algérie : Bouteflika veut se représenter

Après plus de 14 années passées au pouvoir, le président algérien, âgé de 76 ans, pourrait s’épargner une campagne électorale en révisant la constitution.

Selon certains responsables politiques et la presse, les importants changements au sein du renseignement militaire et le remaniement profond du gouvernement en Algérie augurent d’une volonté du président Abdelaziz Bouteflika de se représenter en 2014 ou de prolonger son mandat de deux ans.

Le nouveau chef du Front de libération nationale (FLN), Amar Saïdani, a ouvertement évoqué, pour la première fois, l’option d’une prolongation du mandat présidentiel en affirmant que le parti majoritaire est derrière le président « s’il veut prolonger son mandat ou se représenter ».

Passage du quinquennat au septennat

« Le FLN doit être la locomotive des autres formations politiques qui apportent leur soutien au président », a précisé Amar Saïdani au quotidien arabophone, Sawt El Ahrar, réputé proche du FLN dont Abdelaziz Bouteflika est le président d’honneur. Le président égyptien, qui se remet difficilement d’un AVC l’ayant contraint à une hospitalisation entre le 27 avril et le 16 juillet en France, n’a pas encore indiqué s’il briguerait un nouveau mandat.

L’idée d’une rallonge de deux ans du mandat présidentiel a commencé à être évoquée ces deux dernières semaines par les journaux, selon lesquels une révision de Constitution en préparation prévoit le passage du quinquennat au septennat. Mais l’intention prêtée au président Bouteflika de prolonger son mandat suscite de vives critiques au sein de l’opposition.

« Un sursis pour régler les problèmes de ses proches avec la justice », selon l’opposition

« A l’évidence il n’y aura pas d’élection présidentielle en 2014 », a déclaré l’ancien ministre de la Communication dans le premier gouvernement de Abdelaziz Bouteflika en 1999, Abdelaziz Rahabi. Un éventuel report de l’élection présidentielle « épargnera au chef de l’État une campagne électorale qu’il ne peut pas mener en raison de son état de santé et lui permettra de s’offrir un sursis pour régler les problèmes de ses proches avec la justice », a estimé M. Rahabi, connu pour ses profondes divergences avec le chef de l’État.

L’ancien ministre faisait allusion notamment au mandat d’arrêt international lancé par la justice algérienne contre l’ex-ministre de l’Énergie Chakib Khelil, un proche du président égyptien, dans le cadre d’une affaire de corruption