Algérie : Bouteflika reprend la main

Algérie : Bouteflika reprend la main

«Si on ne veut pas mettre en péril la stabilité du pays, on doit voter et en masse. Nous devons relever ce défi. » C’est ce que déclarait le président Abdelaziz Bouteflika le 8 mai à Sétif, où il s’était rendu pour les cérémonies commémorant les massacres commis par les Français il y a soixante-sept ans.

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La colère des islamistes

A 75 ans, l’homme paraît usé, fatigué. Il voyage peu, sort à peine. Sur les images, abondamment diffusées et rediffusées par la télévision algérienne, il marche avec difficulté. Depuis son hospitalisation à Paris il y a quelques années, on le dit régulièrement aux portes de la mort. Il vient de démontrer, en participant activement à la campagne électorale et en prononçant « ce discours de Sétif » très remarqué, qu’on l’avait sans doute enterré un peu trop vite.Quand la manne pétrolière calme les conflits sociaux

Car ces élections marquent un succès pour lui. Le taux de participation aux législatives de jeudi, 42,36%, est supérieur à celui de 2007, où il atteignait péniblement 39%. Pour le vieux chef d’Etat, qui vient d’annoncer qu’il ne briguerait pas en 2014 un quatrième mandat, c’est une réussite. La manne pétrolière (155 Mds$ de réserves de change) a permis de désamorcer les conflits sociaux qui auraient permis aux révolutions arabes de gagner l’Algérie. Et surtout, en phase avec une population qui a renoué avec la ferveur religieuse, Bouteflika a su lui donner des gages, multipliant les signes de piété et de conformisme au Coran. Mais pour ce qui pourrait être sa dernière bataille, il n’a pas voulu donner le pouvoir aux islamistes, même modérés. L’avenir dira si c’est bien joué