Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui était hier à Sétif à l’occasion de l’anniversaire du 8 Mai 1945, a laissé clairement entendre qu’il ne briguerait pas un autre mandat, selon le journal El Watan.
«Je m’adresse aux jeunes qui doivent prendre le témoin, car ma génération a fait son temps (il répète la phrases trois fois). Après avoir libéré le pays et participé par la suite à son édification, l’heure de la retraite a sonné pour les anciens ne pouvant plus gérer les affaires du pays. On vous transmet le témoin. Il faut prendre soin de ce bien construit sur des bases solides. Il ne faut pas le trahir. Les gens qui ont libéré le pays vous disent que nous n’avons plus les forces pour continuer. Le pays est entre vos mains, prenez-en soin.
Même si 50 ans ne représentent rien dans la vie et l’histoire d’un pays, vous devez être fiers de vos réalisations car on a fait beaucoup en matière d’éducation, de logement et de soins», a dit sur un ton solennel et émouvant le Président, qui a fait pleurer une partie de l’assistance qui avait auparavant scandé «Ouhda rabiâ (4e mandat)». «Âach men âref kadrou (honneur et vie à celui qui connaît ses limites)», a répliqué le premier magistrat du pays en guise de réponse à une partie de la salle, qui mesure la gravité du moment et des propos du Président. Celui-ci a prononcé, à l’occasion, un discours s’apparentant à un testament.
Pour les observateurs, ce discours, qui sera analysé et commenté à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, va dynamiser la vie politique. Celle-ci va s’animer davantage après les élections législatives.
En finir avec les «guerres de mémoire» avec la france :
Le président Bouteflika, évoquant le sujet de l’histoire, a développé hier un discours pour le moins diplomatique envers la France, sans doute pour donner toutes ses chances à une relance des relations entre les deux pays, maintenant que François Hollande a accédé à l’Elysée.
Le Président a, en effet, parlé de la nécessité d’avoir une «lecture objective de l’histoire», soit une lecture dépassionnée. «Seule une lecture objective de l’histoire, loin des guerres de mémoire et des enjeux conjoncturels, est à même d’aider les deux parties à transcender les séquelles du passé douloureux pour aller vers un avenir où règnent confiance, compréhension, respect mutuel et partenariat bénéfique», a-t-il déclaré.