L’association Nautilus Dellys espère que les autorités locales optent pour un procédé d’épuration naturelle des eaux des oueds se jetant dans la mer au niveau de la côte est de la wilaya de Boumerdès. Le filtre à roseaux ne nécessite qu’un nettoyage tous les dix ans et coûte trois fois rien comparativement à une station d’épuration traditionnelle, soutiennent ses membres. Ils proposent de généraliser l’usage de ce procédé à l’ensemble du littoral ainsi qu’aux petits villages dépourvus de stations d’épuration mécaniques.
Au Salon national de l’environnement et des clubs verts, qui se déroule du 11 au 14 juin à la salle omnisports Mohamed Belaâredj à Boumerdès, le stand de l’association d’études et recherches scientifiques et activités subaquatiques Nautilus Dellys attire l’attention des visiteurs. L’objet de leur curiosité et de leur fascination n’est autre qu’un procédé naturel d’épuration d’eaux usées. « Ce n’est pas nous qui l’avons inventé », lâche le représentant de l’association, Massinissa Samraoui, à l’adresse des curieux qui s’amassent devant le prototype de démonstration.
Ce procédé d’épuration des eaux usées se base sur un système de filtres composé de strates de granulats, de gravier, de sable et d’une fine conche de terre plantée de roseaux. « Les roseaux remplissent un rôle mécanique dans l’opération, en ouvrant des chemins dans le substrat de boue pour favoriser l’aération du terreau. Ils jouent aussi un rôle important dans le bon développement des bactéries nécessaires à la filtration des eaux usées », explique Mahfoud Chaouti, vice-président de l’Association.
Ce système de filtration et d’épuration des eaux usées avant rejet dans le milieu naturel est employé depuis plusieurs années en Europe, souligne notre interlocuteur. Il a prouvé son efficacité en Allemagne et en France où l’on continue à l’installer pour les foyers isolés des réseaux d’assainissement, ajoute-t-il encore précisant que les filtres plantés de roseaux sont destinés au traitement des eaux usées d’origine domestique.
Préserver le littoral à moindre frais
La participation de Nautilus Dellys à ce salon de l’environnement a pour but premier de présenter le système aux autorités locales, affirme Massinissa Samraoui. L’association, qui milite pour la vulgarisation de la culture environnementale en milieu juvénile, a, dans son escarcelle, un projet fort intéressant qui a été présenté au wali de Boumerdès lors de cet évènement.
Il s’agit d’un projet d’installation de trois systèmes de filtres plantés de roseaux à l’embouchure de chaque oued se déversant sur la côte de Dellys, à l’est de Boumerdès. « Le wali s’est montré intéressé par le projet, qui a reçu son accord de principe », précise le représentant de l’Association indiquant que celle-ci a mené une étude, en collaboration avec un ingénieur des traitements des eaux, sur l’efficacité de ce procédé de traitement des eaux usées domestiques pour les stations d’épuration de petite taille. « Nous ne voulons que l’accord des autorités locales et leur soutien par la mise à notre disposition des engins mécaniques nécessaires aux travaux de terrassement et d’aménagement ainsi que des matériaux de construction. Pour le reste, les adhérents de notre association se portent volontaires pour sa réalisation », ajoute notre interlocuteur.
Le filtre à roseaux ne nécessite qu’un nettoyage tous les dix ans et coûte trois fois rien comparativement à une station d’épuration traditionnelle, soutient Massinissa Samraoui : « Ce système doit être généralisé non seulement à l’ensemble des côtes algériennes mais aussi aux petits villages dépourvus de stations d’épuration mécaniques pour redonner vie aux cours d’eaux. »