« Algérie avec la Palestine » : la marche refusée, les partis invités à se rassembler en lieux fermés

« Algérie avec la Palestine » : la marche refusée, les partis invités à se rassembler en lieux fermés

Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a répondu officiellement à la demande formulée par plusieurs partis politiques visant à organiser une marche nationale pacifique en soutien au peuple palestinien. La réponse est claire : l’État autorise les rassemblements, mais uniquement dans les espaces publics couverts prévus par la loi.

Dans une correspondance signée par le secrétaire général du ministère, Hamoud Jamaa, l’autorité invite les organisateurs à tenir leurs événements dans les salles de réunion et espaces dédiés aux rassemblements, conformément à la loi 89-28 du 31 décembre 1989 relative aux réunions et manifestations publiques. Cette législation encadre strictement les modalités d’organisation des manifestations, notamment dans les lieux publics.

🟢À LIRE AUSSI : L’Algérie prend la présidence du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine

Une demande de marche dans la capitale

Douze partis politiques, dont le Rassemblement Espoir de l’Algérie (TAJ), le Parti des Travailleurs (PT), le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), El Fadjr El Djadid, Ennahda, Jil Jadid, et d’autres partis, avaient déposé une demande conjointe pour organiser une marche dans la capitale sous le slogan « L’Algérie avec la Palestine : contre la famine et le déplacement ». La date proposée était fixée au jeudi 7 ou vendredi 8 août 2025.

Ce collectif, élargi depuis à 14 partis, avait exprimé, à l’issue d’une réunion tenue au siège du MSP, son soutien total à la cause palestinienne face à l’agression israélienne continue à Gaza, et dénoncé les crimes de guerre, les déplacements forcés et le blocus alimentaire imposé aux civils.

Pas de feu vert pour la rue

Si l’élan de solidarité populaire et institutionnelle ne fait aucun doute en Algérie, le gouvernement reste prudent quant à l’occupation de l’espace public. À ce jour, l’État avait autorisé une seule une manifestation de rue dans la capitale depuis le début de l’agression israélienne, malgré les appels répétés des partis politiques à ouvrir la voie aux actions populaires.

Certaines tentatives spontanées de rassemblement ont été stoppées par les forces de l’ordre, avec parfois des interpellations temporaires de militants, généralement relâchés quelques heures plus tard.

Des appels à élargir les espaces de solidarité

Dans leur déclaration commune, les partis avaient plaidé pour l’ouverture des espaces publics dans toutes les wilayas du pays afin de permettre à la société civile de manifester son soutien à la cause palestinienne. Ils proposaient également de transformer les événements culturels et artistiques en plateformes de solidarité active.

🟢À LIRE AUSSI : Tragédie aérienne à Jijel : le crash d’un avion de la Protection civile fait 4 morts

L’ajout du Front de Libération Nationale (FLN), principal parti de la majorité parlementaire, à la liste des signataires donne un poids politique supplémentaire à cette mobilisation, qui transcende les clivages idéologiques habituels.

Une mobilisation qui persiste

Malgré les restrictions imposées aux manifestations de rue, la solidarité algérienne avec la Palestine demeure constante, à travers les actions des associations, les collectes humanitaires, les campagnes de sensibilisation, et les événements culturels.

La cause palestinienne continue d’unir les Algériens, toutes tendances confondues, dans un rejet collectif de l’occupation, de la répression et des politiques de famine imposées à Gaza.