Son Excellence l’ambassadrice d’Autriche en Algérie, Mme Aloisia Wörgetter et M. Johann Moser, président de l’Association d’amitié et de coopération algéro-autrichienne sont venus apporter hier au Centre de presse d’El Moudjahid, le témoignage d’une vieille amitié entre les deux pays et les deux peuples, algérien et autrichien.
Cela s’est fait dans une grande simplicité et avec beaucoup de souvenirs qui ont été égrenés au fil des interventions. Son Excellence l’ambassadrice d’Autriche a rappelé le contexte des relations entre les deux pays sur le plan politique, économique et culturel.
Mme Aloisia Wörgetter a aussi rappelé les liens historiques qui ont lié durant la guerre de Libération nationale algérienne, les démocrates autrichiens au mouvement de libération nationale. La diplomate autrichienne qui est en poste dans notre pays depuis quelques mois a déjà beaucoup fait pour le partenariat algéro-autrichien, ponctué par des visites d’hommes d’affaires, la présence de sociétés autrichiennes dans certaines activités économiques.
C’est un partenariat qui a beaucoup apporté aux deux pays. L’Algérie a également bénéficié du savoir-faire des firmes autrichiennes présentes dans notre pays. Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Autriche fera remarquer pour sa part, M. Johann Moser, se matérialisent dans un certain nombre de créneaux, dont le BTPH, les machines industrielles, l’agriculture, l’environnement, les TIC, les transports, le médicament, les questions d’aménagement du territoire. Le souhait formulé par le président de l’Association d’amitié algéro-autrichienne est de voir ce partenariat s’élargir à l’avenir. Les échanges ont été évalués à 100 millions d’euros. Durant sa visite dans notre pays, un grand et beau pays, relève M. Johann Moser, j’ai eu des entretiens avec de hauts responsables algériens, le ministre des Travaux publics, celui de l’Industrie. Avec eux ont été envisagées les relations entre les deux pays et la possibilité de les raffermir, notamment sur le plan des échanges commerciaux et de l’investissement. Nous sommes sur le bon chemin, relève l’orateur.
M. Johann Moser a noté le travail important qu’effectue une institution comme l’ANDI. Il affirme comprendre la volonté de l’Algérie d’encadrer le domaine de l’investissement à travers les récentes mesures adoptées à cet effet, mais souhaite pour l’avenir, une politique plus ouverte.
Le président de l’Association d’amitié et de coopération a dit toute sa confiance dans la dynamique économique engagée par l’Algérie qui connaît un développement soutenu. Il se félicite des relations existant dans le domaine politique et culturel. Il affirme avoir beaucoup d’admiration pour la part importante prise par la Révolution algérienne dans le mouvement de décolonisation à l’échelle internationale.
L’invité d’El Moudjahid a fait état d’ouvrages de référence où l’amitié algéro-autrichienne est citée comme exemplaire. C’est l’histoire de la gauche autrichienne dans son élan de solidarité à l’égard de la lutte de Libération algérienne. L’assistance était rehaussée par la présence de personnalités politiques et représentants d’institutions, M. Lamine Khène, ancien ministre, qui a passé une douzaine d’années à Vienne où il était en poste à l’OPEP en tant que secrétaire général de l’Organisation, et 2 années passées à l’ONUDI qui avait, elle aussi, son siège à Vienne, en tant que directeur exécutif, M. Boudissa Hadj, premier ministre du Travail de l’Algérie indépendante, M. Si Afif, président de la Commission des Affaires étrangères de l’APN, M. Mohamed Abed, président de l’association Machaâl Chahid. A ces invités, les réponses de M. Johann Moser ont réaffirmé la volonté d’établir des relations privilégiées avec l’Algérie.
Dans l’agriculture, question posée par Hadj Boudissa où l’orateur autrichien a souligné qu’il y avait effectivement des choses à faire. A la préoccupation de l’ancien ministre du Travail, concernant les vertus d’un dialogue interreligieux, M. Moser dira toute l’utilité qu’il voyait pour une telle approche qui doit pénétrer tous les milieux et notamment le milieu universitaire.
Le président de l’Association d’amitié s’est dit favorable à un partenariat algéro-autrichien dans le développement des villes, celui des transports (tramways, métro), le traitement des déchets domestiques. Tous ces créneaux, dit-il, peuvent faire l’objet d’un partenariat fructueux. Sur le volet historique, M. Moser appelle, de ses vœux, une mise en contact des historiens des deux pays. Le président de l’Association a rappelé que l’institution dont il est à la tête apporte une aide aux étudiants algériens installés en Autriche à travers l’aide au logement, l’insertion, etc. Il y a aussi des contacts avec le mouvement associatif algérien, notamment pour l’aide à apporter aux associations en charge d’enfants atteints de diabète dans l’hémodialyse pour voir dans quelles conditions on peut améliorer la situation.
Il y a beaucoup de projets similaires. Pour le président de la Commission des affaires étrangères, Si Afif, intervenant dans le débat, nous avons besoin des témoignages de tous nos amis, autrichiens notamment, dans notre projet d’écriture de notre histoire.
Pour l’intervenant, l’Algérie exprime sa gratitude et sa reconnaissance à tous les amis étrangers qui ont contribué à la lutte de Libération nationale. Nous sommes, a-t-il noté, en faveur de relations privilégiées avec les pays de notre environnement et notamment européens.
Le parlementaire algérien souhaitait savoir qu’elle est l’appréciation portée sur le partenariat algéro-autrichien du côté de Vienne. Quels sont les créneaux privilégiés par les partenaires autrichiens. Les échanges, a rappelé M. Moser, sont de l’ordre de 100 millions de dollars sur le plan commercial.
Ali l’Allemani, moudjahed, a lui aussi apporté le témoignage d’une relation privilégiée entre les deux pays, l’engagement de citoyens et de politiques autrichiens aux côtés de la Révolution algérienne. L’Autriche nous a donné une grande dame en la personne de l’ambassadrice d’Autriche, Son Excellence Mme Aloisia Wörgetter, dit-il.
M. Lamine Khène, dont on rappelle qu’il a séjourné en Autriche de 1973 à 1985, a porté témoignage de liens privilégiés qu’il a tissés durant son séjour, sur le plan politique mais aussi sociétal. M. Lamine Khène s’est dit impressionné par le niveau de développement du pays, le fonctionnement des institutions, la vie démocratique, la Cour des comptes était présidée par un représentant du parti le plus faiblement représenté politiquement. Sur le plan de l’organisation sociale, les problèmes sont réglés dans le cadre d’une concertation pouvoirs publics, patronat, syndicats qui évite au pays des grèves. L’ancien ministre s’est dit honoré par ses contacts avec la classe politique autrichienne et au plus haut niveau de la hiérarchie politique. Simplicité, disponibilité, engagement forment le contrat qui lie ces hommes politiques à leur pays. Il s’agit de femmes et d’hommes politiques exerçant de très hautes responsabilités, mais tout à fait accessibles.
La rencontre au centre de presse d’El Moudjahid a été clôturée par la remise de la Une historique d’El Moudjahid à M. Moser, par le directeur général d’El Moudjahid, M. Abdelmadjid Cherbal.
L’Association d’amitié et de coopération algéro-autrichienne encourage les investissements en Algérie dans les domaines du bâtiment, des technologies de l’information et de la communication, des transports et de l’environnement, a indiqué hier à Alger son président, M. Johann Moser.
« La coopération économique entre l’Algérie et l’Autriche représente un champ très prometteur, notamment dans les domaines du bâtiment, des technologies de l’information et de la communication, des transports et de l’environnement. Nous encourageons les hommes d’affaires autrichiens à venir investir dans le cadre d’un partenariat d’intérêt commun », a-t-il dit lors du forum du quotidien El-Moudjahid.
« Nous avons un bon chemin à suivre ensemble en terme de coopération économique. C’est pourquoi nous devons définir les moyens et opportunités de développer les échanges économiques entre les deux pays à travers des projets et des programmes à long terme », a souligné M. Moser, saluant la dynamique économique dont jouit l’Algérie.
Abordant les futures actions de l’association, M. Moser a expliqué qu’actuellement un projet qui concerne la création d’un partenariat entre Alger et Vienne dans les domaines de l’aménagement des villes, la gestion des déchets et des transports, est en gestation, ajoutant que l’association qu’il préside ambitionne d’approfondir les liens et le dialogue entre les historiens des deux pays pour contribuer à la sauvegarde de la mémoire commune et assurer sa transmission aux jeunes générations. De son côté, Mme Aziza Hauer, membre de l’association, a fait savoir que l’association assiste souvent les nouveaux étudiants algériens en Autriche dans leurs inscriptions, orientations et hébergement, ajoutant que des programmes d’aide en matière d’équipements médicaux pour les hôpitaux algériens sont en cours de préparation.
M. Moser a présenté lors de la rencontre qui s’est déroulée en présence de l’ambassadrice d’Autriche à Alger, Mme Mag Aloisia Wörgetter, une nouvelle publication d’expression allemande, intitulée « Vécu de la solidarité internationale, la gauche autrichienne et la résistance algérienne (1958-1963) », écrite par l’historien Fritz Keller.
« Ce nouveau livre évoque, à travers des témoignages vivants, la contribution autrichienne à la résistance algérienne contre l’occupation française et met en exergue le rôle des sympathisants autrichiens du mouvement de Libération nationale. Il s’agit d’un ouvrage très important pour l’histoire des deux pays », a-t-il indiqué.
APS