Désignés comme les principaux outsiders de la CAN, les Fennecs de Rabah Sâadane ont essuyé ce lundi une incroyable déroute face au Malawi (0-3).
Limités dans tous les sens du terme, ils sont subitement revenus quelques années en arrière. A l’époque où il collectionnait les désillusions.
Mais quelle mouche a-t-elle bien pu les piquer ? Une chose est sûre ce n’est pas la mouche Tsé-Tsé. Jusqu’à preuve du contraire, ce dangereux insecte ne s’est pas encore invité en Angola. Alors, comment les Fennecs ont-ils sombré d’une manière aussi criarde face à une sélection qui n’avait jusque-là jamais gagné un match en Coupe d’Afrique, en l’occurrence le Malawi ? Le tarif (0-3) fut des plus cinglants et il reflète parfaitement la piètre productivité de Saifi et ses partenaires. Une productivité qui rappelle malheureusement le temps où les Algériens chutaient systématiquement et face à n’importe quelle équipe africaine.
La chaleur comme excuse
Face aux Flammes de Malawi, les Verts se sont sérieusement brûlés, mais il convient de mentionner toutes les raisons de cette humiliation. Entrés sur le terrain avec la ferme intention de gagner et prendre ainsi les commandes de leur poule A, les hommes de Saâdane n’ont pas été en mesure, ne serait-ce que durant une partie de match, de synthétiser leurs intentions sur le rectangle vert. Il y a eu, certes, un début de match assez bon, mais ce ne fut qu’un feu de paille et il n’a en rien été annonciateur de la suite de la rencontre.
A partir du moment où les Malawites ont pris les devants à la marque, les Maghrébins ont commencé à balbutier leur jeu. Une grosse réaction était attendue de leur part, mais c’est plutôt le contraire qui s’est produit. Au lieu de se rebeller, Ziani et sa bande ont continué à s’enfoncer. Jusqu’à toucher le fond en début de seconde période.
Pour en revenir à la question concernant le comment du pourquoi de cette mémorable gifle, il faut avant tout reconnaître que l’Algérie n’était pas vraiment avantagée par les conditions climatiques dans lesquelles s’est disputée cette rencontre. C’était aussi le cas de l’adversaire, mais elle, avait, en sus, l’inconvénient de ne pas y être habituée. Il est difficile de jouer un bon football, lorsqu’on se produit un après-midi d’été, sous une chaleur torride (40°) et un taux d’humidité au dessus de la moyenne (70%).
Rabah Sâadane, le sélectionneur, ne s’est d’ailleurs pas privé de le faire remarquer lorsqu’il lui a été demandé de décortiquer cette défaite. « C’était prévisible, vu la chaleur et l’humidité qui ont étouffé nos joueurs, ces dernier sont eu du mal à s’exprimer à l’image de Karim Matmour qui était loin de son niveau » a-t-il confié, avant de s’en prendre aux responsables de la CAF. « Ils doivent programmer les rencontres de ce niveau là en nocturne. Je persiste à dire qu’on a bénéficié d’une bonne préparation ». Une requête justifiée mais derrière laquelle il ne pourra pas se cacher.
Même s’il ne l’a pas admis, Saâdane a une grosse part de responsabilité dans la défaite des siens lundi. Pas forcément au vu de sa gestion de la rencontre, mais par rapport surtout à sa gestion de la préparation de cette compétition. Quelle idée d’aller s’entraîner à Marseille en plein hiver et sous une température glaciale alors qu’on s’apprête à disputer un tournoi dans un des pays les plus chauds du monde ?
D’autre part, pourquoi n’a-t-il programmé aucun match amical avant l’entame du tournoi ? Une sortie sans enjeu aurait fait le plus grand bien à ses hommes à en juger par le manque d’automatismes qui a caractérise leur jeu face au Malawi. Ce ne sont que des détails, mais à ce niveau là ils sont lourds de conséquences. Même à 63 ans, Saâdane a de quoi en prendre de la graine et à méditer en vue des échéances futures. Et parmi ses échéances futures il y a la Coupe du Monde, prévue en juin. Nul doute que les Algériens devront vite corriger les errances sous peine de subir des revers encore plus déshonorables.
Naïm Beneddra