L’Organisation mondiale pour les migrations tiendra, les 18 et 19 juin prochain à Genève, une réunion regroupant les ministres de différents pays chargés de leurs communautés respectives résidant à l’étranger. Cette rencontre succédera à une réunion, qui devrait se tenir la veille, en France, à l’invitation de la ministre chargée des Français à l’Etranger, auprès du ministère des Affaires étrangères.
Les participants devraient se pencher sur les problèmes que vit toute communauté résidant à l’étranger et sur les moyens et mécanismes à mettre en place pour l’associer dans le processus de développement de son pays. Il s’agira de définir les droits et devoirs de la diaspora et le rôle qu’elle aura à jouer dans un contexte de globalisation. Le Secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Belkacem Sahli, l’a annoncé, hier, lors d’une conférence de presse conjointe avec la ministre de la Diaspora de la République d’Arménie, Hranush Hakobyan.
Le choix de la diaspora de la République d’Arménie, qui compte 7 millions de personnes à travers le monde contre 3 millions vivant sur le sol arménien, n’est pas fortuit. Selon M. Sahli, l’expérience de la diaspora arménienne est riche à tout point de vue, faisant de cette République un exemple à suivre par les Etats ayant une importante communauté résidant à l’étranger. Forte de cette expérience séculaire, Mme Hranush Hakobyan a relevé que l’apport de la diaspora de la République d’Arménie au développement socio-économique de son pays est de deux milliards de dollars par an.
A cela s’ajoutent le transfert d’argent direct via les établissements financiers et les programmes de bienfaisance au profit de la population arménienne. M. Sahli a émis le vœu de voir la communauté algérienne résidant à l’étranger s’impliquer de cette manière dans le développement du pays. Selon lui, l’organisation des ressortissants algériens est loin de la rigueur des structures qui encadrent la diaspora arménienne.
Il estime que l’Algérie a beaucoup à apprendre de l’exemple arménien. La présence de la ministre arménienne en Algérie et les entretiens qu’elle aura avec les responsables algériens au niveau des deux chambres du Parlement ainsi qu’avec les représentants du Cnes profiteront certainement aux autorités chargées de cette communauté. La République d’Arménie dispose d’une fondation instituée par le Président arménien, dont le rôle est incontournable en matière de prise en charge et d’encadrement des Arméniens vivant à l’étranger. La ministre a, d’ailleurs, reconnu que l’Algérie n’a pas la possibilité, en termes de moyens humains ou matériels, pour pouvoir regrouper sa diaspora.
Safia D.
