Algérie – ArcelorMittal Annaba risque une rupture de stocks de minerai de fer

Algérie – ArcelorMittal Annaba risque une rupture de stocks de minerai de fer

La mine d’El Ouenza (Tébessa) qui alimente 80 % des besoins du complexe sidérurgique d’El Hadjar en minerai de fer est à l’arrêt à cause de la contestation des chômeurs qui réclament des postes d’emploi dans la mine. Les approvisionnements sont stoppés net depuis mercredi dernier et ArcelorMittal Annaba n’a qu’une semaine de stocks pour faire tourner le complexe. L’Entreprise envisage d’importer le minerai car une semaine sans approvisionnement lui coûterait 2 millions de dollars.

Les difficultés se succèdent chez ArcelorMittal Annaba. Après la Société des tubes sans soudure (AMPTA) qui encoure la faillite faute de commandes, c’est la société mère ArcelorMittal Annaba qui risque des pertes financières se chiffrant en millions de dollars. L’Entreprise pourrait connaitre une rupture de stock du minerai de fer d’ici la fin de semaine. La cause ? « Le site minier d’El Ouenza (Tébessa) qui fournit le complexe d’El Hadjar en minerai de fer est à l’arrêt total depuis mercredi », a déclaré à Maghreb Emergent, Smain Kouadria secrétaire général du syndicat de l’Entreprise ArcelorMittal Annaba. Le gisement du minerai de fer d’El Ouenza, exploité par ArcelorMittal Tébessa, n’assurait plus un approvisionnement « constant » depuis plus d’un mois. Il entre dans une cessation d’activité ordonnée par la direction de l’entreprise. « Les 520 travailleurs de la mine sont en chômage technique depuis mercredi dernier », assure la direction de l’entreprise. Cette décision a été prise car « les mineurs ne peuvent plus accéder au concasseur de la mine occupé par une vingtaine de chômeurs de la région qui réclament des postes d’emploi dans la mine », affirme notre interlocuteur. Cette situation n’est pas sans incidence sur le plan financier. Le secrétaire général du syndicat d’ArcelorMittal Annaba l’évalue à l’échelle de la société mère à quelques 2 millions de dollars de pertes financières sur une semaine. La direction de Tébessa, elle, l’évalue à son échelle depuis le début de la perturbation de la production du minerai de fer à la fin du mois dernier à 2.5 millions de dollars.

L’importation, seule solution

Les stocks dont dispose actuellement la Société ArcelorMittal Annaba ne suffisent que pour faire tourner le complexe sidérurgique d’El Hadjar pendant une semaine « maximum », estime Smain Kouadria. « L’Entreprise dispose d’un stock limité et d’ici la fin de semaine elle sera en situation de rupture de stocks. La seule solution qui restera alors à la Direction de l’Entreprise pour faire fonctionner le complexe d’El Hadjar c’est d’importer le minerai », affirme-t-il. Selon lui, depuis plusieurs jours le complexe d’El Hadjar qui absorbe près de 80 % du minerai de fer d’El Ouenza n’est pas alimenté « correctement » « et la direction envisage de faire des commandes pour l’importation du minerai par bateau depuis les gisements en exploitation par ArcelorMittal à travers le monde ». Si le recours à l’importation du minerai comme mesure d’urgence est tout à fait envisageable pour une multinationale comme ArcelorMittal, la mise à l’arrêt du site minier d’El Ouenza -qui produit 6 000 tonnes de minerai de fer par jour- est « le summum de l’intolérable », selon le syndicaliste qui s’interroge sur l’inertie des autorités publiques locales. Selon lui, elles tardent à exécuter une décision de justice ordonnant l’évacuation des lieux. La direction d’ArcelorMittal Tébessa avait lancé une procédure en référé et la justice a tranché en ordonnant à « la force publique » d’évacuer le site minier de ses indus occupants. La situation reste inchangée sur le terrain. Les chômeurs contestataires continuent d’interdire l’accès aux mineurs et les autorités publiques ne daignent agir avec fermeté