Le torchon brûle…
Le ministère algérien des Affaires étrangères menace de convoquer l’ambassadeur du Royaume wahhabite.
Les services consulaires du Royaume wahhabite à Alger ne sont pas en odeur de sainteté auprès du département des affaires étrangères algérien. Le torchon brûle entre les deux parties à cause de l’immixtion du consulat saoudien dans la gestion du Hadj et de la Omra, relate notre confrère arabophone Wakt El Djazaïr dans sa livraison de mardi dernier. A en croire ce dernier, Alger pourrait recourir à la convocation du représentant de la diplomatie saoudienne en Algérie, voire de l’ambassadeur saoudien Samy Ben Abdellah en vue d’éclaircir les points de vue à propos du dossier du Hadj et de la Omra, version 2012.
Les tentatives du consulat d’Arabie Saoudite visant à limiter à une soixante le nombre des agences de voyages autorisées à organiser la Omra, suscite finalement une vraie levée de boucliers dans la communauté des encadreurs algériens de cet événement, notamment les affaires étrangères, le tourisme et les affaires religieuses. Désormais, un vrai branle-bas de combat anime ces différents départements ministériels qui coordonnent leurs efforts en vue de contrer une mesure qu’ils jugent grave, car portant atteinte aux affaires internes du pays.
L’on évoque à ce propos, la préparation d’un rapport détaillé sur les dépassements commis par l’Arabie Saoudite à travers son service consulaire à Alger. Signalons que les propriétaires d’agences de voyages ont récemment appris que le consul d’Arabie Saoudite avait décidé de n’accréditer qu’une soixantaine d’agences pour l’organisation de la Omra.
«Ce qui n’était qu’une rumeur vient, malheureusement, de se confirmer. C’est un vrai scandale, le consul n’a pas le droit de prendre cette décision unilatérale, il doit respecter les lois algériennes en matière d’organisation de la Omra», avait déclaré M.Midoune, président du Syndicat des agences de voyages pour l’ouest du pays. Selon ce dernier, le consulat doit tenir compte des agréments délivrés par l’Office national du Hadj et de la Omra à des agences de voyages arguant du fait que 134 agences ont été agréées par l’Office et par la Chambre de commerce saoudienne. «Le consul n’a pas le droit d’ignorer les autorités que sont le ministère des Affaires étrangères et le ministère du Tourisme concernant l’organisation des séjours de la Omra par les agences de voyages» s’était- il indigné.
Selon la même source, le président de l’Office national du Hadj et de la Omra, M.Barbara, aurait même menacé de lourdes représailles les agences de voyages qui obtempèreraient à la décision du partenaire saoudien.
Il a alors appelé à adopter une position nationale commune prônant le refus collectif de ladite décision saoudienne laquelle, selon lui, porte atteinte aux usages diplomatiques.