Algérie – Amar Saidani demande la démission du général Toufik et défend Chakib Khelil

Algérie – Amar Saidani demande la démission du général Toufik et défend Chakib Khelil

771b588a-06bc-11df-afc7-9cc69ccbdddb.jpgLe secrétaire général du FLN, Amar Saidani, s’est une nouvelle fois illustré en tirant une seconde salve contre le puissant patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général-major Mohamed Mediene.

Dans une interview accordée au site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA), Amar Saidani estime que le général Toufik « aurait du démissionner » il y a longtemps, car le DRS a «multiplié les échecs » dans ses missions de sécurisation du pays. Aux yeux de Saidani, les services secrets algériens n’ont pas réussi à déjouer les nombreux attentats ciblés et les assassinats politiques qui ont ébranlé l’Algérie depuis le début des années 1990. Le patron du FLN cite, entre autres « revers », les assassinats du président Mohamed Boudiaf et de Abdelhak Benhamouda, les attentats spectaculaires contre le palais du Gouvernement, le siège des

Nations Unies et le site gazier de Tiguentourine et la tentative d’assassinat qui a visé le président Bouteflika à Batna.

A propos des raisons de ces échecs du DRS, Amar Saidani avance son explication : «Malheureusement, au lieu de s’occuper de la sécurité du pays, ce département s’est occupé des affaires des partis politiques, de la justice et de la presse ». En d’autres termes, le général Toufik a fait du DRS une « police politique », plutôt qu’un service de renseignement classique, avec pour missions principales, de s’occuper de la sécurité intérieure et extérieure du pays.

Le DRS « outrepasse ses prérogatives »

Le Secrétaire général du FLN s’attaque en particulier au rôle « politique » et d’infiltration de la Direction de la sécurité intérieure (DSI) au sein des institutions, des entreprises et des médias, bien qu’il considère que cette structure du DRS travaille sous les ordres de son chef suprême, le général Toufik. « Plusieurs partis ont été victimes des interférences de la sécurité intérieure. C’est le cas du FLN, le parti de M. Djaballah, le FFS. Cela se fait toujours sous les ordres de Toufik. C’est une réalité », a-t-il dit. Pour Saidani, le DRS « outrepasse ses prérogatives » et empêche « l’édification d’un Etat civil ».

Chakib Khelil, « un cadre intègre et compétent »

Pour Amar Saidani, les soupçons de corruption qui pèsent sur sa propre personne et le scandale Sonatrach, dans lequel l’ex-ministre de l’énergie et des mines Chakib Khelil est cité comme récipiendaire de millions de dollars en pots de vin, sont autant de « coup » montés » par le général Toufik pour s’attaquer au cercle proche du Président Bouteflika. « On a fait éclater, soit-disant, le scandale de Sonatrach pour cibler Chakib khelil qui est l’un des cadres les plus intègres et le plus compétent de l’Algérie, » a-t-il déclaré.

A une question sur les raisons de cette attaque frontale contre le puissant patron des services secrets algériens, Le secrétaire général du FLN répond : « Je milite pour la séparation des pouvoirs. Pour un État civil. Je dis par contre que si un mal m’arrive, ce sera l’œuvre de Toufik».