Algérie – Allemagne ( ce soir à 21h00 ), Un match pour solder de vieux comptes et se faire plaisir

Algérie – Allemagne ( ce soir à 21h00 ), Un match pour solder de vieux comptes et se faire plaisir

10487189_10152172994087724_3787199213373495249_n.jpgOn l’attendait depuis tellement longtemps cette revanche sur le sort. Un sort décidé en coulisses entre cousins germains, Allemands et Autrichiens (on les avait appelés ce jourlà les au…tricheurs) s’étant ligués pour arranger le résultat d’un match désormais entré dans les annales par la porte du scandale (un nul sentant mauvais, le hold-up) sur le dos d’une équipe algérienne, coupable de s’être mise en travers de leur chemin en prenant la 1ère place dans un groupe (c’était en 82, en Espagne) où elle avait peu de chances de briller.

Qu’il fallait débusquer d’un fauteuil «usurpé» par le seul talent et une insolence reconnue par toute la planète quand ils se permettaient le délit de lèsemajesté de battre le super favori allemand, véritable monstre à cette époque, où il dominait de la tête et des pieds l’Europe, et occupait le haut de la hiérarchie mondiale. (2-1) et la réalité du terrain qui rend son verdict et le langage de la surprise qui s’impose. L’exploit.

Pour la première fois de l’histoire du prestigieux tournoi, le 1er prend l’avion du retour au pays. Dans le fracas que l’on sait. Les Verts venaient d’entrer doublement dans l’histoire. En terrassant l’ogre germanique et en se faisant renvoyer chez eux par les coulisses, suivre le reste de la compétition à la télé. 32 ans plus tard, cette même histoire, en éternel recommencement, s’apprête à bégayer de nouveau.

À être réécrite (nous l’espérons ardemment ici en Algérie, et partout où l’affaire du dernier siècle en football a été dénoncée) dès ce soir, par d’autres Verts aussi talentueux, mûrs et tellement purs. Un Onze déjà entré dans l’histoire, en décrochant pour la première fois le sésame menant au second tour. Des «Guerriers» qui ne comptent surtout pas s’arrêter en si bon chemin. Comptent revisiter l’exploit en écrivant un autre chapitre glorieux d’un football algérien retrouvant le chemin du succès au plus haut niveau, et redonnant le sourire à ses millions de fans. Prêts au combat, ils le sont.

Et l’on peut croire leur guide, Coach Vahid, quand il se montre optimiste en abordant leurs chances face à cette montagne pouvant s’écrouler sur un rien. Un petit détail ou éclair de génie pouvant sortir, à tout moment, des pieds d’artistes de classe mondiale que sont les Djabou, Brahimi, Feghouli. VH qui, sur les ondes de RMC et en sélectionneur algérien sûr de la qualité de son équipe, se montre assez optimiste sur leurs chances pour leur montrer le chemin du succès face à l’ogre allemand : «Dans un championnat comme une Coupe du monde, on ne sait jamais. Beaucoup d’équipes sont déjà parties parce qu’elles pensaient qu’elles avaient déjà gagné le Mondial sans jouer.

On sait que l’Allemagne est le grand favori et qu’il est plus fort que nous. J’ai dit aux gars ce matin qu’on allait jouer contre la petite équipe d’Allemagne.» Des propos dont le Bosnien ne mesure pas la portée ? Pas vraiment lui, qui sait que l’Algérie figure parmi lesrares formations à avoir remporté tous leurs matchs face à la Nationalmannschaft puisqu’en deux confrontations (l’une historique lors du Mondial espagnol et qui a fait, fait encore couler beaucoup d’encre et remonte à la surface dès que le sort s’est chargé de les réunir dans un autre duel paraîssant, comme toujours, tellement déséquilibré sur le papier), les Algériens ont toujours gagné face aux Allemands, notamment cette fameuse, et historique rencontre du Mondial-1982.

Lucide, pas vraiment sous pression à l’occasion de ce matchbonus pour lui et ses poulains, il ajoutera, pour rassure qu’«en 1982, une équipe algérienne avait battu la grande équipe d’Allemagne» avant de leur lancer un message tout d’optimisme où il dit, en substance, «pourquoi pas nous ? Si l’on perd, on les félicitera parce qu’ils sont meilleurs que nous. Si l’on gagne, on aimera un peu plus cette équipe d’Algérie.» Une équipe qu’on aime déjà. Adulée par tout un peuple.

Et qui le sait lorsqu’on nous apprendra que les hommes de Halilhodzic, qui auraient aimé partager avec leurs supporters les moments de folie généralisée qui s’est emparée de la rue algérienne, ont demandé à en visionner des images avant de passer à la difficile ascension de cette montagne montée par Lôw autour de véritables citadelles en défense, où ils héritent, pour l’occasion, de la dure mission de solder de vieux comptes et de tirer un trait sur le traumatisme du Mondial-1982. «Le match de la honte que cette Autriche-Allemagne qui est resté en travers de la gorge du public algérien.

Avec lequel ce dernier vit depuis cette date funeste», a-t-on coutume de rappeler dans nos chaumières où l’on voit venir l’heure de vérité. Le grand moment donc de tirer un trait. De l’effacer. De retrouver un dur morceau certes, mais en mesure de tomber à la moindre escarmouche. Sur ce petit détail, dont on implorera le Ciel pour aider à se concrétiser.

Comme sur ces deux déboulés ancrés dans la mémoire collective qui ont permis justement au duo Madjer- Belloumi, les deux buteurs d’un match inoubliable, de vaincre une drôle d’adversité. De mettre à terre, tel un matador dans son jour, l’impressionnant taureau. L’impossible exploit auquel une génération qui ne l’a pas connu, (l’écrasante majorité des joueurs qui relèveront le défi de ce soir, à Porto Alegre, n’étaient pas encore nés à l’époque où il a été signé) doit sûrement penser au coup d’envoi d’un match devenu, par la force des choses et une injustice jamais réparée (le moment ou jamais ?), assez spécial pour ne pas ressembler aux autres. Avec, désormais, un cachet spécial. Et si … ? Le rêve est permis

A. A.