Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la « règle des 51/49 », qui oblige les investisseurs étrangers à accorder à la partie algérienne la majorité des parts dans les projets de partenariat, ne semble pas trop contrarier l’IDE, relève le directeur général de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI).
Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) juge cette règle avec plus de sévérité estimant qu’elle devrait être assouplie dans les secteurs non stratégiques.
Plus de 25 milliards de dollars d’investissements hors hydrocarbures ont été réalisés au cours des cinq dernières années en Algérie, a indiqué, aujourd’hui mercredi, Abdelkrim Mansouri, Directeur général de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI). Plus de 8 milliards de dollars, soit 33 % du montant total, sont des IDE, a-t-il précisé lors d’une rencontre organisée par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) au Sofitel d’Alger et ayant pour intitulé : « Amélioration de dispositif de développement des investissements ».
Selon le DG de l’ANDI, la « règle des 51/49 », contrairement à ce qui était attendu, n’a pas contrarié l’IDE : « C’est paradoxal », a-t-il reconnu avant d’ajouter : « Je ne sais pas si parce qu’on a serré plus que les gens (les investisseurs étrangers, Ndlr) viennent ! ». L’agence, a-t-il dit, a reçu 7.900 projets d’investissements étrangers en 2011, soit trois fois le volume enregistré en 2010. Ces projets couvrent les secteurs de l’industrie (médicament, agroalimentaire, matériaux de construction) et du tourisme. Les opérateurs arabes (pays du Golfe et Egypte) viennent en tête des investisseurs étrangers, suivis des Allemands et des Espagnols, a encore précisé Abdelkrim Mansouri.
Pour Reda Hamiani la règle des 51/49 est trop « uniforme »
Réda Hemiani, le président du FCE, a jugé que la règle des 51/49 est « trop uniforme ». Pour lui, il y a des « secteurs stratégiques » où il convient de la renforcer mais dans d’autres, à l’exemple du tourisme, il faut faire preuve de plus d’ouverture. La profusion des législations adoptées dans les successives lois de finances et lois de finances complémentaires, a-t-il dit, ont « tordu le coup » au Code des investissements de 1993 qui consacre le principe de « non-discrimination » entre investisseurs étrangers et nationaux.
Riad Aït Aoudia, patron de MediaAlgérie, a considéré que les lois algériennes n’ont pas accordé suffisamment d’importance aux « investissements immatériels ». Le secteur des services, a-t-il estimé, doit bénéficier de plus d’attention de la part des pouvoirs publics. Lyes Kerrar, président d’Humilis Finances, a relevé, pour sa part, ce qu’il a appelé une « concurrence pas juste » entre les opérateurs ayant investi avant l’institution des mesures incitatives et ceux ayant investi après leur entrée en vigueur. Pour cet expert financier, « la justice est un élément important » dans la mise en œuvre des politiques d’investissement.
Mohamed Siad, opérateur économique dans le domaine de la mécanique, a appelé, quant à lui, à l’harmonisation de la terminologie utilisée en matière d’investissement. Les termes employés pour désigner certains métiers au niveau de l’ANDI, a-t-il relevé, ne sont pas reconnus au niveau du Centre nationale du registre du commerce (CNRC).