Algérie : 5 ministres au bilan catastrophique

Algérie : 5 ministres au bilan catastrophique

L’Algérie se prépare à vivre prochainement un énième remaniement ministériel. Des informations de plus en plus concordantes laissent entendre que plusieurs ministres seront remplacés au gouvernement. Ce mouvement devrait intervenir à la prochaine rentrée, dès la première semaine du mois de septembre, à en croire les mêmes sources.

Celles-ci précisent, par ailleurs, que ce remaniement « devrait toucher des portefeuilles sensibles ». Vrai ou faux, pour l’heure aucun élément ne permet de vérifier l’authenticité de cette information d’autant plus que la maladie du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, paralyse toujours les appareils de l’Etat. Ceci dit, il est évident que le mécontentement est général et citoyens comme décideurs, rares sont les personnes qui sont satisfaites du bilan de nos ministres. Pis encore, certains, à la tête de secteurs névralgique, se sont distingués par un bilan catastrophique. Accusés régulièrement de se préoccuper davantage de leur carrière politique que des affaires du pays, ces ministres « incompétents » ou « inefficaces » défraient souvent la chronique. En attendant des informations beaucoup plus cohérentes sur ce remaniement ministériel, Algérie-Focus vous propose ce classement de 5 ministres dont le bilan désastreux a porté un réel préjudice au développement de l’Algérie.

1 – Abdelaziz Ziari, ministre de la Santé

Des hôpitaux transformés en mouroirs et des cancéreux qui meurent faute d’un traitement adéquat, le secteur de la santé est tout simplement à l’abandon en Algérie. Ses dysfonctionnements suscitent la colère générale et des émeutes éclatent même à l’intérieur du pays pour réclamer des soins dignes de ce nom. La récente hospitalisation d’Abdelaziz Bouteflika en France a prouvé que même les hauts dirigeants ne font pas confiance à nos hôpitaux. Pénurie de médicaments, insécurité et manque d’hygiène dans les CHU, ces autres problèmes ont ruiné la crédibilité d’un secteur en souffrance depuis des années. Dans ce ministère, Abdelaziz Ziari a brillé par son incapacité à redresser la barre et ses échecs successifs. Depuis septembre 2012, date de son arrivée à la tête de ce ministère, très peu de choses ont été faites pour améliorer la prise en charge de nos patients. Au contraire, les problèmes ne cessent de s’amplifier et le personnel hospitalier tire la sonnette d’alarme. Si prochainement, un remaniement ministériel doit-être opéré, il y a de fortes chances que Ziari figure en bonne place.

2- Rachid Haraoubia, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

La déchéance de l’université algérienne est une réalité amère qui fait mal à tous les Algériens. Des classements internationaux accablants, des diplômés mal-formés et inadaptés aux besoins du marché de travail, népotisme et trafic d’influence dans l’obtention des diplômes, des conditions de vie déplorables dans les résidences universitaires, des programmes pédagogiques dépassés et désuets, les problèmes de fonctionnement auxquels fait face notre université sont aigus et complexes. Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique depuis septembre 2002, le bilan de Rachid Haraoubia est donc loin d’être positif. C’est même tout le contraire. Durant toutes ces longues années, ce ministre a échoué à remettre l’université algérienne sur les rails. Et pourtant, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer son départ pour mauvaise gestion. Va-t-il encore échapper à un probable limogeage ?

3 – Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat

Le tourisme algérien va mal. Il va même très mal. Et rien n’est fait pour le sortir de l’ornière. Lors de son arrivée à la tête de département en septembre 2012, Mohamed Benmeradi a fait de nombreuses promesses. Rares sont celles qui ont été tenues. Les hôtels attendent toujours leur mise à niveau, les opérateurs privés se plaignent toujours et encore de la bureaucratie. Les assiettes foncières manquent cruellement et les zones d’extension touristique se développent lentement. Résultat : l’Algérie n’a nullement su comment profiter de cette crise, provoquée par des événements tragiques, qui frappe de plein fouet ses concurrents dans le monde arabe notamment la Tunisie et l’Egypte, et ses enfants continuent à dépenser leurs devises à l’étranger pour y passer des vacances alors que leur pays est riche en paysages à couper le souffle…

4- Bouabdellah Ghlamallah, ministre des Affaires Religieuses

En Algérie, même les affaires spirituelles vont mal. Avancée inquiétante du salafisme, du wahhabisme et du fanatisme, des imams en précarité sociale, un sentiment national d’intolérance qui menace la cohésion de la société, etc., la gestion chaotique du secteur des affaires religieuses a été épinglée à maintes reprises par les observateurs les plus avertis. L’indéboulonnable Bouabdellah Ghlamallah suscite ces derniers une véritable controverse. Sa manière de faire, son mode de gouvernance et ses sorties médiatiques alimentent à chaque fois des polémiques. A la tête de son ministère depuis le 24 décembre 1999, Bouabdellah Ghlamallah est aujourd’hui sérieusement contesté et de nombreuses voix appellent à son départ. Après avoir résisté durant toutes ces longues années aux remaniements, Ghlamallah va-t-il laissé des plumes à la prochaine rentrée ?

5- Mustapha Benbada, ministre du Commerce

Mustapha Bendaba est sans doute l’homme aux promesses jamais tenues. A chaque Aïd, il prend des engagements qu’ils ne sont pas respectés. Les commerces vont ouvrir et aucune pénurie ne sera signalée, dit-il depuis mai 2010 où il préside à la destinée du ministère du Commerce. Des paroles en l’air que les Algériens ont pris l’habitude de ne jamais trop écouter car la réalité est toujours en contradiction avec les diagnostics de ce ministre. Les commerçants, eux-aussi, sont en colère et leur déception ne fait que grandir. L’UGTAA réclame du changement. Et le pauvre commerçant reste rongé par la concurrence du marché informel contre lequel le ministre se fait à la Don Quichotte.