Le projet de loi de finances complémentaires 2011 prévoit une hausse de la dépense publique de 25%, soit 23,5 milliards de dollars. Le prix de référence du baril passe à 90 dollars.
Un déficit en hausse pour couvrir les hausses de salaires. Face au risque inflationniste le gouvernement devra se résoudre à étaler dans le temps des investissements d’infrastructures voire y renoncer.
Le projet de LFC2011 prévoit ainsi un déficit budgétaire de 33,9% du PIB, fortement impacté par une hausse de 25% de la dépense publique à 33,9% du PIB. Le déficit est ainsi estimé par le projet de LFC2011 à 4.693 milliards de DA, soit un ratio par rapport au PIB de 33,9%, contre 3.355 mds DA dans la loi de Finances initiale. La loi de finances 2011 prévoyait un déficit budgétaire de 3.355 mds DA, soit 28% du PIB.
L’explication du ministère des finances sur ce déficit tient en peu de choses: hausse des dépenses de fonctionnement qui montent à 857 mds DA, du fait de l’élargissement du soutien des prix à de nouveaux produits alimentaires de base (huiles alimentaire et sucre) et du renforcement de la dotation budgétaire au soutien des prix des produits subventionnés, antérieurement à 2011 (blés et poudre de lait). Le ministère des finances explique que ce déficit intervient également après les dernières hausses des salaires dans la fonction publique. Quant au taux de croissance, il sera de 6%, inchangé par rapport à la loi de finances 2011, alors que le taux d’inflation sera de 4% contre 3,5% dans la loi de finances initiale. La dépense publique est ainsi passée de 3.434 milliards de DA au niveau de la loi de finances 2011 à 4.291 Mds de da pour la LFC2011 en hausse de 25% comparativement à la loi de finances initiale, sous l’effet combiné d’un accroissement de 24,9% pour les dépenses de fonctionnement et de 25 % pour les dépenses d’équipement, alors que les recettes budgétaires ne s’accroîtraient que de 6,8%.
Le prix de référence du baril passe à 90 dinars
Cette hausse dans les dépenses de fonctionnement est imputable, principalement à la constitution d’une provision de 400 mds de DA pour les régimes indemnitaires des fonctionnaires, y compris leurs rappels, et 177 mds de DA de subventions supplémentaires pour la stabilisation des prix du blé, de l’huile, du lait et de sucre, portant ainsi cette subvention de 93 mds de DA à 270 mds de DA pour l’année 2011. Pour autant, l’exécutif a revu le projet de budget dans la LFC2011, révisant le prix de référence du baril du pétrole, qui passe à 90 dollars contre 60 dollars dans la loi de finances 2011. Selon le ministère des finances, »cette correction se réfère au prix moyen annuel d’exportation observé en 2010 (79,9 dollars/baril) et à la tendance du marché pétrolier en 2011″. Le prix à l’exportation du brut s’est situé en moyenne à 106,9 dollars/baril au premier trimestre de 2011. Dés lors, les exportations d’hydrocarbures devraient passer de 42,2 milliards de dollars à 67,5 mds de dollars, selon le projet de LFC2011. Commentant cette hausse de 25% de la dépense publique prévue par la LFC 2011, soit 23,5 milliards de dollars, le président du CNES, Mohamed Seghir Babes a estimé que « c’est lourd » et cela « doit être apprécié ». Le gouvernement va devoir se résoudre à décaler dans le temps un certain nombre de projets d’investissement dans les infrastructures afin « d’absorber les effets inflationnistes potentiels qui sont contenus dans les augmentations de salaires ». Certains observateurs prévoient même que certains projets pourraient être abandonnés.